A chaque fois qu'une bombe explose, qu'une tête tombe, qu'un corps disparaît, nous avons coutume de clamer, nous autres mahométans : "attention aux amalgames ! Ne jetez pas l'anathème sur tous les musulmans !". Les plus saints d'esprit nous croient, les plus malins font comme si et les plus irréductibles nous maudissent in petto. Et c'est humain, qu'y pouvons-nous, le terroriste souille sa famille, son clan, sa patrie, sa religion. Il est seulement lui et un peu des autres. Un, mais partie d'un tout. Et ce tout s'en trouve gêné, il constate des choses, il mène des réflexions mais ne conclut pas, ne déduit rien. Ces têtes brûlées se disent musulmans et comment ! les vrais, les plus rigoureux, de la race des anciens. Heureusement qu'une minorité ne sert qu'à éclabousser et non à qualifier...
Alors quand on découvre une nouvelle congrégation de pédophiles chez les catholiques, on essaie de s'appliquer la leçon qu'on donne aux autres. "Certes tous les ecclésiastiques ne sont pas pédophiles mais bon, c'est tout de même navrant que le clergé forme un puissant contingent parmi ce groupe !". Et on s'excuse rapidement. D'abord, on a peur de se faire réprimander, ensuite, on a peur de froisser, enfin, on a peur de ragoter. Ce n'est que la minute suivante qui nous rend notre conscience, la première est celle de l'exaltation. Heureusement, dit en passant, que l'Église catholique a de l'ancienneté; secte, elle aurait eu maille à partir avec les âmes évanescentes de la Miviludes...
Il faut des femmes, c'est certain. Les catholiques rechignent. Et les anglicans ont réussi à saborder une tentative. Avec sa barbe à rallonge, on aurait dit un intégriste, Monseigneur Rowan Williams. Alors que. Ma pauvre abeille, il soutenait mordicus l'ordination de femmes évêques ! Le projet refusé à six voix près ! Et encore plus "bête", les clercs sont pour, ce sont les laïcs qui ont semé la zizanie. Et Monseigneur de déclarer : "difficile à faire comprendre au reste de la société". Eh ben ! Les religions deviennent des clubs démocratiques où il faut satisfaire les adhérents. Ce qu'en pense Dieu ne tient qu'à six voix. Dans quelques années, on les séduira, les femmes seront évêques, le chef est déjà une Reine, l'archevêque se déridera. Et Dieu ? On s'en fout, passez l'expression; des religions où les grands dossiers tiennent aux voix des créatures, le Créateur en a vu passer.
C'est tout de même truculent, franchement. Un Dieu, ab initio. Au final, la Trinité (une nature, trois personnes), quelques livres sacrés, d'innombrables Églises, un Pape qui nargue le Patriarche de Constantinople qui boude celui de Moscou, un anglican trop démocrate qui rate des réformes, des évangéliques sans queue ni tête, nombre patriarches ici ou là, une pagaille doctrinaire. C'est à se demander si au fond d'eux-mêmes, à coeur ouvert, ils croient encore en Dieu ou s'ils ne sont tout simplement pas devenus esclaves de leur titre. La conviction sans étude est un véritable fléau. Allez discuter avec certains alévis qui lisent le Coran mais ignorent la prière, qui jeûnent dix jours au mois de Muharram mais nient le jeûne du Ramadan, qui croient en Mouhammed mais refusent sa sounna, ils seront incapables de tenir plus de dix minutes dans leur argumentaire. Et cela ne leur pose pas problème, le but est de vivre sa foi, pas de se conformer à la religion...
Et il faut un sacré tempérament pour s'arranger avec soi-même et intégrer Dieu dans sa bulle. Car les hommes de religion sont devenus honteux, ils n'osent dire les vérités de leur credo de peur de passer pour rétrogrades. Le calcul entre, Dieu sort. Ils retranchent, ils ajoutent. Ils trahissent. Dans les pays du nord, ce sont les politiciens qui imposent aux Églises de célébrer des unions homosexuelles, l'Église danoise, l'Église suédoise s'inclinent, l'Église anglicane refuse mais invoque la tradition, l'Église catholique refuse et n'invoque rien. Et la Bible ? Pas moderne. On l'escamote. Avons-nous entendu un argument théologique dans la bouche du cardinal Vingt-Trois ? Non. Anthropologie, psychiatrie, philosophie. Mais pas théologie. Le travers de l'idéologie des droits de l'Homme, elle demande aux religieux d'arrondir les angles, de ne pas citer leurs livres sacrés. Or ceux-ci sont clairs : l'acte homosexuel est condamné. Dans les religions, l'homosexualité est, en cas de bon usage, un don du Ciel. Et le bon usage est précisément l'abstinence...
Les imams se font souvent un délice de rappeler que les religions précédentes donc abolies ont sciemment caché la Vérité. Le Coran l'affirme. Le contrecoup est qu'ils en disent, cette fois-ci, plus qu'il n'est nécessaire. Les homosexuels sont des dépravés, les unions civiles des abominations, la gestation pour autrui une monstruosité, etc. Dieu désapprouve sans doute tout ce qui vient d'être mentionné. Mais ses "interprètes" chrétiens se la jouent modernes et n'ouvrent pas le Livre, ses "lieutenants" musulmans se la jouent authentiques et mélangent au Livre leur propre sévérité. Après tout, chacun son lien de rattachement et son degré de soumission. Mais le problème est autre : Dieu a posé des interdictions. Il appartient aux hommes de religion de les signaler, rien que de les signaler. Sans rougir ni de honte ni de colère. Sans considérer les hommes, sans concurrencer Dieu. Autrement dit, de remplir leur sacerdoce, la transmission et de laisser au croyant le soin d'user de sa liberté individuelle. En bien ou en mal. Où a-t-on vu des procureurs juger ? Ce serait brûler la politesse au Juge et aux avocats (intercesseurs) qui, eux, par la nature des choses, sont miséricordieux...
C'est tout de même truculent, franchement. Un Dieu, ab initio. Au final, la Trinité (une nature, trois personnes), quelques livres sacrés, d'innombrables Églises, un Pape qui nargue le Patriarche de Constantinople qui boude celui de Moscou, un anglican trop démocrate qui rate des réformes, des évangéliques sans queue ni tête, nombre patriarches ici ou là, une pagaille doctrinaire. C'est à se demander si au fond d'eux-mêmes, à coeur ouvert, ils croient encore en Dieu ou s'ils ne sont tout simplement pas devenus esclaves de leur titre. La conviction sans étude est un véritable fléau. Allez discuter avec certains alévis qui lisent le Coran mais ignorent la prière, qui jeûnent dix jours au mois de Muharram mais nient le jeûne du Ramadan, qui croient en Mouhammed mais refusent sa sounna, ils seront incapables de tenir plus de dix minutes dans leur argumentaire. Et cela ne leur pose pas problème, le but est de vivre sa foi, pas de se conformer à la religion...
Et il faut un sacré tempérament pour s'arranger avec soi-même et intégrer Dieu dans sa bulle. Car les hommes de religion sont devenus honteux, ils n'osent dire les vérités de leur credo de peur de passer pour rétrogrades. Le calcul entre, Dieu sort. Ils retranchent, ils ajoutent. Ils trahissent. Dans les pays du nord, ce sont les politiciens qui imposent aux Églises de célébrer des unions homosexuelles, l'Église danoise, l'Église suédoise s'inclinent, l'Église anglicane refuse mais invoque la tradition, l'Église catholique refuse et n'invoque rien. Et la Bible ? Pas moderne. On l'escamote. Avons-nous entendu un argument théologique dans la bouche du cardinal Vingt-Trois ? Non. Anthropologie, psychiatrie, philosophie. Mais pas théologie. Le travers de l'idéologie des droits de l'Homme, elle demande aux religieux d'arrondir les angles, de ne pas citer leurs livres sacrés. Or ceux-ci sont clairs : l'acte homosexuel est condamné. Dans les religions, l'homosexualité est, en cas de bon usage, un don du Ciel. Et le bon usage est précisément l'abstinence...
Les imams se font souvent un délice de rappeler que les religions précédentes donc abolies ont sciemment caché la Vérité. Le Coran l'affirme. Le contrecoup est qu'ils en disent, cette fois-ci, plus qu'il n'est nécessaire. Les homosexuels sont des dépravés, les unions civiles des abominations, la gestation pour autrui une monstruosité, etc. Dieu désapprouve sans doute tout ce qui vient d'être mentionné. Mais ses "interprètes" chrétiens se la jouent modernes et n'ouvrent pas le Livre, ses "lieutenants" musulmans se la jouent authentiques et mélangent au Livre leur propre sévérité. Après tout, chacun son lien de rattachement et son degré de soumission. Mais le problème est autre : Dieu a posé des interdictions. Il appartient aux hommes de religion de les signaler, rien que de les signaler. Sans rougir ni de honte ni de colère. Sans considérer les hommes, sans concurrencer Dieu. Autrement dit, de remplir leur sacerdoce, la transmission et de laisser au croyant le soin d'user de sa liberté individuelle. En bien ou en mal. Où a-t-on vu des procureurs juger ? Ce serait brûler la politesse au Juge et aux avocats (intercesseurs) qui, eux, par la nature des choses, sont miséricordieux...