dimanche 22 mars 2015

Sexologique

"Sur Google, les deux recherches en arabe les plus fréquentes sont 'scandale sexuel' et 'danse orientale hot'. Notre obsession pour le sexe n'a d'égale que l'hypocrisie qui environne le sujet", nous a appris Mohammed Aqua, le créateur de Sheno Ya3ni. Eh ben avec ça ! Arabe, sexe, danse, obsession, hot, hypocrisie. Il a tout compris, voudrais-je avancer tout penaud mais n'étant pas arabe, je ne voudrais vexer personne. Sûrement pas la "race noble". Je sais seulement qu'une amie avait coutume de dire, "un Nordique ferait un bon mari, un Arabe un bon amant". C'est qu'il "priapiserait". "Ah ouais, ça veut dire quoi ?", avais-je osé, érubescent... 

"Sexuel", je comprends. Le gaillard a besoin de se défouler mais sa société lui plaque des règles. "Fais pas ci, fais pas ça !". Et, franchement, va trouver des filles qui courent les rues, qui sortent après les cours, qui embrassent sans obtenir au préalable une promesse de mariage ! "Mon esprit cabriole et chahute, comme dirait Paul Léautaud", "arrrrêeeete !"... C'est comme ça. Le mâle ne penserait qu'à elle, elle ne penserait qu'au foyer. Le mâle arabe, ou allez disons oriental, lui, ne penserait qu'à la bagatelle. Nous autres Occidentaux sommes habitués à nous rincer l’œil du matin jusqu'au soir, al hamdoulillah. Regarde l'affiche du métro de la ligne 14; une donzelle place sa main sur le galbe fessier de son ami. "Quelle paillardise !", a lâché un blédard qui passait par là... 

Donc "sexuel", d'accord. Mais "scandale", comprends pas. Chez nous, le type "affamé" tapote, j'chais pas moi, Tinder par exemple. Et il court s'ébattre au coin de la rue. Car il a beau être mineur, à partir de 15 ans, il est majeur sexuel. L'autre, l'Arabe donc, tapote "scandale sexuel" ! Comme si la "chose" devait être forcément épicée de brutalité, d'obscénité. Ca se fait parce-que ça doit se faire. "Et l'affection, la tendresse, les sérénades, pépère ?". "Des trucs de tapette, pff !". Ah, je comprends maintenant, l'histoire du Nordique et de l'Arabe. Le blond serait trop lisse, carré, rangé, velouté. On s'ennuie vite. Le Rebeu, lui, serait un mâle, un phallocrate, il déconnerait, il défouraillerait dru. Ca fait vibrer, à n'en pas douter... Ce n'est pas pour rien qu'il "enlève" les belles Françaises..

Et pourquoi ce sont les Orientaux qui ont inventé la "danse du ventre", d'ailleurs ? Sortir en bonne et due forme, interdit. Baver devant un écran, un "sport" national ! Et le gus écrit bien danse orientale "hot". Comme si on gambille avec des robes à fanfreluches qui n'en finissent pas de se déployer. "Oh le polisson, il s'y connait !". Oh que non, c'est qu'en Turquie aussi, avant l'arrivée au pouvoir de l'islamo-réactionnaro-fascisto-chariatiste AKP, toutes les chaînes misaient sur les "oryantal" Asena, Didem et compagnie. Aujourd'hui, c'est autre chose, mon cher. On s'offusque lorsqu'un jouvenceau s'attarde à se tripoter sous la couverture dans une émission de télé-réalité...

Alors quand la Société de langue turque (Türk Dil Kurumu), une sorte d'Académie française avec le prestige en moins, ajoute à la définition de l'adjectif "müsait" (littéralement, "disponible"), "se dit d'une femme qui flirte facilement", ça fait sursauter les foules. Le pauvre mot qui menait une existence paisible depuis des décennies, devient le porte-étendard de la cause féministe. Une femme turque müsait ! Mon diyö ! Alors que dans cette contrée, lorsqu'une fille se fait violer, elle reçoit, la première, une baffe. C'est qu'elle a dû "remuer la queue" selon l'expression populaire... Et dire qu'en France, des féministes ont saisi LE ministre de l'Education pour mettre fin à la vieille règle grammaticale, définie par le jésuite Dominique Bouhours au 17è, selon laquelle "lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l'emporte"...

En Suisse, on se demande sérieusement s'il ne faut pas diffuser des "films interdits aux moins de 18 ans" à des moins de 18 ans, justement. Histoire de former des générations saines. En Turquie, par exemple, des étudiants en photo-vidéo avaient décidé de "monter" un film porno en guise de "thèse de fin d'études". Ah oui alors, un scandale à l'époque. En 2011. Les profs du jury avaient été virés, les étudiants traînés devant les tribunaux pour obscénité. Eh ben, ce n'est qu'en janvier 2015 que les pauvres taquins ont été relaxés... "Ce procès n'aurait jamais dû avoir lieu", a avancé l'avocat l'air grave "car il s'agissait d'une étude savante". Mieux vaut tard que jamais. Ah oui, en Turquie, les deux recherches les plus fréquentes sont Facebook et Youtube. Comme en Europe. Coquine Turquie...

dimanche 8 mars 2015

Ravel Bolero for cello quartet (full length) - The 4cellists

"Une biographie, ça s'invente !"...

"C'est un ventre que j'épouse", avait dit Napoléon lorsqu'il s'astreignit à convoler en justes noces avec Marie-Louise d'Autriche. Il fallait bien que la terre tournât, que l'empire se raffermît. Après tout, chacun sa croix. Une "bombasse" pourtant elle fut, l'archiduchesse. La preuve en est que l'oeuvre de chair offrit au monde l'Aiglon, un adonis. Mais que veux-tu, la beauté ne fait pas tout, même pour un homme, il faut un plus, histoire de roucouler...

"Et toi alors, c'est quand qu'tu t'maries ?". "J'attends un ventre", avait coutume de dire l'ami Muhayyel, si bien cultivé. Sitôt dit, la matriarche s'était mise à compulser les listes. Celles qui circulent dans les assemblées de daronnes-imprésarios. Ah oui alors, chez nous, on attend patiemment que les "grands" nous susurrent des noms. C'est connu, le bonheur est second, il faut des brus bon chic bon genre, de futurs mères bien "intègres", si tu vois ce que je veux dire...

C'est qu'on lui avait murmuré qu'il pouvait troncher qui il voulait, autant qu'il le voulait, c'était un homme après tout, mais qu'arrivé à un certain âge, il devait s'assagir. Car, il fallait désormais dévirginer. La femme de sa vie restante, la mère de ses enfants, la belle-fille de la maison. Son "honneur" comme qui dirait. Voilà un mâle digne. Le "bon père de famille".

Du coup, il avait beau passé sa jeunesse à séduire, il se maria avec une chair, flairée, soupesée, arrangée par la mère. Celle qui ne vit que "pour le bien de son fils", n'est-ce pas. Et voilà un champ labourable à volonté. Dieu merci, un hadîth de son Prophète, qui est forcément authentique puisqu'il l'arrange, décrète : "lorsque la femme refuse de répondre à l'invitation de son mari, les anges la maudissent jusqu'à l'aube". Même si un plat mijote sur la cuisinière, ont ajouté les oulémas...

L'événement qui chamboule tout, c'est quand le rejeton bronche. Comme dirait Henriette dans Les Femmes savantes, "Cette amoureuse ardeur qui dans les cœurs s'excite,/N'est point, comme l'on sait, un effet du mérite :/Le caprice y prend part, et quand quelqu'un nous plaît,/Souvent nous avons peine à dire pourquoi c'est". Tout bête, l'amour. Cette camisole qui vous enrobe d'une lueur gaie en même temps qu'elle vous éreinte en chuchotements vilains. Bah oui, l'idéal serait d'être casé. Bah oui mais la vie, ce n'est pas que ça. 

Le patriarche Louis-Ferdinand Céline l'avait si bien dit, "il faut choisir, mourir ou mentir". Muhayyel, qui n'éprouvait que de l'incuriosité pour la gent féminine, avait choisi la seconde option. Le mensonge, avait-il lâché, est la forme suprême de politesse. Car il invente, il cèle, il apaise, et, partant, il respecte les valeurs dominantes. Une enfance affligée, une adolescence ruinée, une jeunesse dévastée. Des maux, sans arrêt. Le Ciel a pris soin d'accabler à outrance. Mais une peine bien promenée mène au Paradis...