Un terrible typhon a gravement secoué la Birmanie. On parle de plus de 100 000 morts et d'un million de sans abris.
Les jours passent, la junte demeure. Et comment ! Les aides doivent passer par un filtrage; mourir plutôt que de se sustenter des mains de l'ennemi . Non, même pas ça. L'orgueil n'a rien à voir dans cette affaire. C'est le pouvoir qui bronche. On n'ouvre pas le pays. C'est presque risible, "güler misin aglar misin" disent les Turcs, "on pleure ou on rit". Les avions atterrissent; on s'empresse de les vider, mais seulement les "aides matérielles" (et financières bien évidemment). Les équipes sont renvoyées, surtout pas d'étrangers, de témoins, de secoureurs. Les militaires ont raté leur stratégie; leur pouvoir s'appuie sur les forces de l'ordre; or ces forces sont elles-mêmes victimes, directes ou indirectes, de la catastrophe. Ils avaient une occasion pour briller; c'est un gâchis. Un peuple délaissé au nom du pouvoir. C'est une question de survie pour tout le monde.
Une catastrophe dans la catastrophe a déclaré le Ministre Kouchner. On fait la guerre ? Non, non. On active la "responsabilité de protéger", nouveau nom de l'ingérence humanitaire ? Non, non ont répondu en choeur Russes, Chinois, Libyens, Vietnamiens et Africains du Sud. Une histoire de calculs, encore une fois.
Comment ne pas être en colère ! La tornade a tout paralysé: les ponts, les habitats, les routes mais la junte, droite dans ses bottes, fait toujours cocorico. Un cocorico d'honneur. Inchallah.