Et voilà un nouveau bain de sang au nom de l'islam. Des attaques, des morts, des blessés, des familles foudroyées, des pleurs, du sang, etc... L'indignation est, évidemment, de mise. Alors, on répète inlassablement que ce terrorisme ne peut avoir le qualificatif musulman, que ces gens-là ont sans doute des motivations religieuses légitimes mais que les moyens et la méthode n'ont rien d'islamiques. "Ca tombe bien, on parle d'islamistes de toute façon !".
Les Indiens tournent mécaniquement la tête vers les Pakistanais; "avoue ou j'te bute !", "mais, ce n'est pas nous, ce sont les terroristes", "c'est ce que je dis"... Au moment où l'on apprend que les services secrets pakistanais vont se calmer, ça ressemble à un baroud d'honneur. Toujours cette ronceraie : le Cachemire; un poison britannique. Le successeur du Général "fired", le "Widower" Asif Ali Zardari jure, on veut le croire mais il n'a jamais été enclin à dire la vérité, on doute. Et on se rappelle ses sorties mielleuses depuis son accession, c'est un homme de la conciliation; il a même proposé de fournir de l'aide aux inspecteurs indiens en leur envoyant son chef des services secrets; ce dernier a admirablement toussé, on n'a plus insisté.
Or, tout le monde connaît la source de ces "tragédies" : le sort des musulmans et le conflit israélo-palestinien. Un autre poison britannique. J'ai l'impression que connaître l'histoire de la Grande-Bretagne suffit amplement à comprendre l'histoire de la planète. Un sentiment. Elle est partout : aux Etats-Unis, au Canada, au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique. De l'esprit jusqu'au bout des ongles.
Tiens, voilà qu'encore une fois, des fanatiques portent atteinte au droit de propriété des Palestiniens. "On veut restaurer l'antique Israël". Les autorités font semblant de s'intéresser à la détresse des Palestiniens, on nous rappelle que c'est une période électorale, qu'il faut modérer, nuancer les propos, qu'il faut patienter encore un peu. La Cour suprême pond des décisions honorables de sorte que les "résistants juifs" redoublent de hargne. Olmert sur le départ se trouve des c... au c... La raison se sent disqualifiée quand l'interlocuteur oppose un argument historique : la persuasion contre la fixité mentale, l'explication contre le dogmatisme. Les Juifs sont divisés, et comment ! Certains sont pro-nazis (la Patrouille 36), d'autres antisionistes (les Haredim), d'autres encore rêvent d'Eretz Israël, on ne s'en sort plus.
Et les musulmans trinquent encore une fois; ce n'est pas une formule de style, on le sent concrètement : un jour, alors que je marchais tranquillement dans la rue, un exploit, un "type" m'accosta et me demanda si j'avais un lien de parenté avec Ben Laden; "comment ?", "vous ressemblez à Ben Laden avec votre barbe, j'chai pas moi, l'habit ne fait pas le moine"... Ayant compris que lui-même n'avait sans doute pas saisi le sens de l'expression qu'il utilisait, je m'éloignai. Etre pris pour un juif ou un Libanais, je ne m'en offusquais plus, mais la possibilité d'être confronté à une telle bêtise, je l'avoue, je n'y avais jamais pensé. Et la barbe que je porte devient alors, instinctivement, un signe de protestation et de solidarité. Je l'ai mauvaise.
Les poudres ont été disséminés par ceux-là mêmes qui s'indignent les premiers; "c'est du passé, vieux, passe à autre chose". Apportez de l'espérance, vous qui entrez; c'est un cercle vicieux : les musulmans pourchassent les terroristes qui salissent la Religion, les terroristes tuent les Occidentaux qui ont semé toutes les discordes imaginables par l'Homme, les Occidentaux se méfient des musulmans qui réclament dignité et respect. Ils les butent, on les rebute, ils nous imputent; il l'avait si bien dit pourtant le Président Chirac en 2004; à fouetter le sang : "La communauté internationale doit se rassembler pour lutter contre le terrorisme de toutes ses forces et sans relâche. Mais soyons lucides. Nous devons aussi nous rassembler pour mettre un terme aux conflits qui alimentent la colère et la frustration des peuples, pour lutter contre la misère, l’humiliation et l’injustice qui sont des terreaux de la violence. Nous devons choisir l’espoir, la solidarité, le dialogue et notamment le dialogue des cultures contre la prétendue fatalité d’un choc des civilisations." On attend, comme une fleur. Fiat Justitia...