Alors que Kadhafi empochait une coquette somme de son ancien colonisateur italien au titre des déconvenues causées à l'époque (200 millions de dollars par an pendant 25 ans soit 5 milliards de dollars), il nous apprenait également qu'il en avait ras le bol de la corruption qui sévit dans son pays. Transparency International s'époumonait : "corruption kills development".
"Ca va, ça va, préparez les louches !" a-t-il ordonné, pimpant qu'il est avec sa batterie de cuisine. Il a donc décidé de supprimer les "administrations", les voleuses. Quoi de plus simple ? La "Grande République arabe libyenne populaire et socialiste" devient, par la grâce de son Guide, libérale. Il a déclaré : "puisque vous vous plaignez toujours, bande de gueux, je vous file l'oseille, démerdez-vous !". Désormais, l'Etat va assurer le service minimal : les affaires régaliennes (affaires étrangères, défense, justice). Les mouvements de bassin ne se sont pas fait attendre, "oh, oh"; les Libyens le croient.
La gabegie et le péculat sont des fléaux. Les dirigeants africains ruminent avec empire la même antienne : "On vous aime, on fait tout pour vous, allez rigolez un peu, on va vous étreindre". Les greluches et paltoquets gommeux contrastent avec les âmes larveuses du Pays. Les rejetons des dictateurs sont toujours fringants. Comme un théorème. Les associations qui luttent contre les détournements de fonds publics s'en étaient pris à Omar Bongo et sa marmaille, le satrape du Gabon, celui qui se fustige le crâne en comptant ses maisons, appartements, hôtels particuliers et voitures de luxe. Bien sûr, la justice n'a d'autre ressource que de "classer". C'est un chef d'Etat, voyons. Les enfants de Mouammar, celui que Dieu a garni en âges, n'en finissent pas de remplir les pages sérieuses des journaux. Avec leurs esclaves. Les fils de tyrans sont condamnés au farniente : Hannibal Kadhafi, Nicu Ceausescu, Vassili, Brahim Déby, Faisal Wangita, Marko Milosevic, etc. En Suisse, si on remue certaines délégations diplomatiques, on en serait abasourdis. Les diplomates des pays pauvres se justifient : "Bah nan hein, redonne mes domestiques, comment veux-tu que je les paie avec ton code du travail, j'y comprends rien moi, ferme les yeux". Au Liban, les domestiques préfèrent le suicide. On s'échappe de cette manière. On rend l'âme, ça va plus vite et c'est garanti...
"Ca va, ça va, préparez les louches !" a-t-il ordonné, pimpant qu'il est avec sa batterie de cuisine. Il a donc décidé de supprimer les "administrations", les voleuses. Quoi de plus simple ? La "Grande République arabe libyenne populaire et socialiste" devient, par la grâce de son Guide, libérale. Il a déclaré : "puisque vous vous plaignez toujours, bande de gueux, je vous file l'oseille, démerdez-vous !". Désormais, l'Etat va assurer le service minimal : les affaires régaliennes (affaires étrangères, défense, justice). Les mouvements de bassin ne se sont pas fait attendre, "oh, oh"; les Libyens le croient.
La gabegie et le péculat sont des fléaux. Les dirigeants africains ruminent avec empire la même antienne : "On vous aime, on fait tout pour vous, allez rigolez un peu, on va vous étreindre". Les greluches et paltoquets gommeux contrastent avec les âmes larveuses du Pays. Les rejetons des dictateurs sont toujours fringants. Comme un théorème. Les associations qui luttent contre les détournements de fonds publics s'en étaient pris à Omar Bongo et sa marmaille, le satrape du Gabon, celui qui se fustige le crâne en comptant ses maisons, appartements, hôtels particuliers et voitures de luxe. Bien sûr, la justice n'a d'autre ressource que de "classer". C'est un chef d'Etat, voyons. Les enfants de Mouammar, celui que Dieu a garni en âges, n'en finissent pas de remplir les pages sérieuses des journaux. Avec leurs esclaves. Les fils de tyrans sont condamnés au farniente : Hannibal Kadhafi, Nicu Ceausescu, Vassili, Brahim Déby, Faisal Wangita, Marko Milosevic, etc. En Suisse, si on remue certaines délégations diplomatiques, on en serait abasourdis. Les diplomates des pays pauvres se justifient : "Bah nan hein, redonne mes domestiques, comment veux-tu que je les paie avec ton code du travail, j'y comprends rien moi, ferme les yeux". Au Liban, les domestiques préfèrent le suicide. On s'échappe de cette manière. On rend l'âme, ça va plus vite et c'est garanti...
Bref, la corruption n'est pas que matérielle, une véritable gangrène. Et la dénonciation doit être mesurée. Quand je vais en Turquie par voie terrestre, les raclettes bulgares, sébile en main, réclame toujours un "çorba parası", littéralement "un sou pour se payer une soupe", une rapine. Les diplomates turcs, alertés, n'ont pas osé heurter davantage l'honneur bulgare. Une crise diplomatique pour nos beaux yeux, non merci.
Le fin mot de l'histoire : la démagogie. "Promesse des grands n'est pas héritage" dit un ancien proverbe. On ne se refait pas. Et il a de la chance, lui; personne n'ose lui corner les oreilles.