mardi 7 février 2017

Révérence parler...

Qu'on s'ennuie ferme dans une république, alors. Surtout quand on n'a même pas de First Lady. Bernadette, elle, savait faire les choses. Elle avait fait une de ces révérences devant Elisabeth II qu'on se rappela qu'elle se prétendait aristo. Sans l'être, évidemment. Comme Dominique de Villepin ou Valéry Giscard d'Estaing. Alors que Sarkozy, lui, était un vrai noble hongrois, de Nagy-Bocsa, s'il vous plaît...

Et les incartades "présumées", comme dirait un journaliste inculte, de la future Première Dame nous barbifient encore davantage. Comme si le "souci de se mettre à l'aise aux dépens du Trésor public" quand on se dit chrétien pratiquant relève de l'exotisme. Christine aussi, qui croyait en Dieu et donc à ses carnets d'outre-tombe, avait réfléchi jadis sur les "effets de la mondialisation" avec quatre collaborateurs, un chauffeur, un bureau et un salaire de 9 500 euros... "Pénéloper" entrera à coup sûr dans la 10e édition du dictionnaire de l'Académie, vers 2060, en tant que synonyme de "boutiner", euh pardon, "butiner"...

Dans une monarchie, l'ambiance eût été autre, n'est-ce pas. Qui dit royauté, dit esthétique. Qui dit royauté, dit raffinement. Qui dit royauté, dit têtes blondes. La magnificence vaut bien une part d'inégalité. Et quand on vole dans un royaume, ça a de l'allure. Ces gens qui n'ont jamais connu les rangs serrés dans un métro, la queue pour acheter une baguette, la résiliation de la ligne téléphonique, les ronchonnements dans une salle d'attente ou simplement la réplique "excusez-moi". Il n'en reste pas moins qu'une famille qui sort du fin fond de l'Histoire est le symbole de la concorde nationale, de la permanence. C'est comme ça...

"Qu'avons nous [sic] besoin de parler un dialecte arabe, alors que le [sic] plupart des jeunes ne savent ni lire ni écrire le français en sixième ? Et l'on se rend compte que le multiculturalisme est un leurre dangereux, dont le résultat serait une 'bouillabaisse' sans espoir et l'éradication des racines de notre civilisation". Dixit, Monseigneur le comte de Paris, duc de France. Avec deux fautes de français pour retranscrire ses propos, s'il vous plaît. Un goujat aurait dit que Son Altesse Royale est un coquecigrue mais nous détestons les malappris, n'est-ce pas...

Nous autres royalistes turcs (ou plus exactement "impérialistes") sommes orphelins depuis 1922. Le pacha en avait décidé ainsi. Depuis, la famille est divisée en deux : la branche occidentale et la branche orientale. Et jusqu'alors, une règle non écrite voulait que ses membres se tussent. Dorénavant, c'en est fini. C'est que Son Altesse Impériale la princesse Nilhan Osmanoglu, "Devletlû İsmetlû Nilhan Sultan Âliyyetüş'şân Hazretleri" pour les plus rigoureux, s'est lancée dans la campagne référendaire pour faire de son "sujet" Recep Tayyip Erdogan un "président exécutif". "On en a assez du régime parlementaire", a-t-elle soupiré. Son arrière-arrière-grand-père, Abdülhamid II, n'en pensait pas moins, il avait tout bonnement suspendu la première assemblée de l'histoire turque...





Madame est l'une des 17 "sultanes" vivantes. Sultane, c'est-à-dire princesse impériale. Descendante de Mehmed II le Conquérant, de Hürrem, de Kösem, de Soliman le Magnifique, etc. etc. Autant dire, une perle rare. Et le frère de son grand-père est désormais le chef de la Maison impériale. Osman Bayazid Efendi vient de rejoindre ses illustres aïeux dans l'au-delà et le flambeau est passé à la branche orientale. Celle qui n'a connu que les régimes autocratiques du Proche-Orient. La Turquie devient pour le coup un summum dans leur univers un brin étriqué... Que peuvent bien se dire par exemple Nilüfer sultane et Nilhan sultane dans les réunions de famille ? Rien puisqu'elles n'ont même pas en commun une langue pour jaser. De là à se lancer dans des ferrailleries politiques...

"Le parlementarisme a entravé l'action de tous les grands leaders turcs", a-t-elle également analysé. "Napoléon avait dit qu'il y avait deux monarques riches : lui et Abdülhamid II", a-t-elle aussi pondu. Napoléon Ier a vécu de 1769 à 1821. Napoléon III a régné de 1852 à 1873. Abdülhamid II est monté sur le trône en 1876. Hum hum... "Heureusement que l'empire n'existe plus, on aurait dû verser un salaire à cette cervelle et lui montrer en plus du respect", s'est emportée une politologue... "Quand on pense que son grand-père parlait plusieurs langues, avait 30 000 livres dans sa bibliothèque et jouait du piano", s'est désolé un autre, kémaliste pur sucre... "Elle a perdu une occasion de se taire", avait éructé un goujat qui passait par-là. Mais nous détestons les malappris, n'est-ce pas...