lundi 31 décembre 2007

L' "adab" et la geste sarkozienne

Les Arabes appellent "adab", l'art du savoir-vivre ou plutôt l'art du savoir-se tenir ou se comporter (plus généralement, la courtoisie, l'urbanité, la pudeur). Il tend vers l'idéalisme comportemental auquel tout individu qui possède un minimum de noblesse aspire. Son observance révèle le degré de dignité de l'âme (et peut-être le niveau de piété aussi). L'adab n'appelle pas de normativité. Son irrespect n'entraîne ni sanction juridique ni sanction administrative mais seulement réprobation morale (voire indignation pour les plus sensibles). L'adab renvoie concrètement à tous les aspects de la vie: se tenir en public, manger, marcher, saluer, etc. C'est, peut-on dire, le don de rougir. Il est donc de bon ton de rougir de temps en temps et d'adapter son comportement dans la perspective d'un rougissement possible. C'est un indice. Alors qu'en Occident, rougir, c'est avouer sa faute (sauf pour les pathologiques), dans le monde arabo-musulman, rougir, c'est avouer la faute de l'autre; c'est être mal à l'aise du fait du comportement du tiers. Une vertu.
On a vu dernièrement notre président s'afficher publiquement mais en privé, avec sa dulcinée, main dans la main, sautillant comme à son habitude, pressé et la main droite toujours prête à déclencher un salut à la foule. Une belle aventure. Je m'en fous mais je n'y arrive pas. C'est un dirigeant, un Chef d'Etat, tout m'intéresse par essence. On l'a croisé par-ci par-là; on l'a surpris dans un avion mis à sa disposition par un bel ami; on l'avait déjà vu se lancer, éhontément, dans des embrassades avec Cécilia lors de sa "séance" d'intronisation. On a un président qui dérègle pas mal de chose. Instinctivement, on est gênés. D'autant que le Président-Chanoine vient tout juste de baiser la sainte main de Benoît XVI. Pas très catholique tout ça.
C'est bien de rougir de temps en temps...

mercredi 26 décembre 2007

Extraordinaire !

Der Spiegel a qualifié le Coran de "Livre le plus influent du monde". La Bible restant le "Livre le plus édité et le plus vendu au monde". Acheter pour orner les étagères, sans aucun doute. Alors que le Coran est l'un des livres qui transforme le plus profondément son lecteur. Il y a d'abord un premier mur à franchir: le déchiffrage de l'alphabet. De 7 à 77 ans, tout le monde se met, comme il peut, à lire l'arabe. C'est toujours émouvant de voir une vieille dame ne sachant ni lire ni écrire sa propre langue, redoubler d'effort pour apprendre à lire un texte. Je dis bien lecture car la compréhension est un autre souci. Tant d'effort pour seulement effleurer le texte sacré, ça mérite des applaudissements. Il y a ensuite la transformation qu'entraîne la découverte du message; dernièrement, on a pu voir ça:

Il me semble tout de même significatif de voir un Chef d'Etat, surtout du type Ahmadinejad, rester là, humble, soumis, dépouillé de toute sa puissance, vêtu comme un croyant lambda. Devenir un "commun des mortels". C'est sans doute ça le miracle du pèlerinage et partant du Coran. La transformation (en bien s'entend).

lundi 24 décembre 2007

Sarkozy révèle que la droite est...conservatrice.

C'est presque une boutade: Sarkozy affirme sa foi, vilipende une conception rigide de la laïcité et déclare qu'il croit "aux forces de l'esprit". Les laïcards souffrent. Pas de référence à Dieu, à la religion, au chanoine, ...C'est la rencontre du Président de la république française et du Monarque du Vatican, veulent-ils croire; ils ont scrupule à parler de "pape". Un scandale.
J'aurais volontiers compris que Ségolène Royal appelât "Sa Sainteté", "M. Benoît XVI" mais attendre une attitude d'indifférence ou de méfiance voire d"animosité vis-à-vis du pape de la part d'un homme de droite était vraiment une bêtise pour ne pas dire une inculture politique. Il est tout de même normal que la droite, dont le conservatisme en matière de moralité et de croyance est constitutif de son idéologie identitaire, soit à l'aise avec les questions métaphysiques. D'ailleurs, la France a un certain rang à tenir dans ses relations avec le monde des religions. C'est la fille aînée de l'Eglise. Ca n'est pas rien. Oui mais c'est aussi et surtout un pays laïc, donc, le président devait faire profil bas, tenir un bon discours aseptisé sur la laïcité à la française, si possible convaincre le pape de partager ses vues, etc. faire du prosélytisme à l'envers.
Ce n'est pas parce-qu'il y a 2 ou 3 athées qui gesticulent qu'il faut renier les racines religieuses d'une société et surtout ne pas souhaiter qu'il y ait un retour sincère à cette métaphysique. Il ne faut pas avoir peur des religions; de la préférence pour une religion ancestrale non plus. Il ne s'agit pas de rétablir une fidéocratie mais simplement de garder un souffle de religiosité dans la société. Les religions ne nuisent pas. Leurs valeurs sont au fondement même de la civilisation. Elles forment le socle formel et solide du sacro-saint principe de dignité de l'être humain.

dimanche 16 décembre 2007

Fazil Say quitte la patrie...il en a marre de la démocratie


Le célèbre pianiste turc, Fazil Say a décidé de réfléchir sur un éventuel départ de la Turquie. La raison est que les femmes de tous les ministres (ce qui est faux) sont voilées. Il a même ajouté qu'ils (c'est-à-dire les anti-voilistes) ne représentent que 30 % de la population. Donc, une bonne raison pour quitter le pays.
D'abord rappelons que ce virtuose (personne ne trouve rien à dire sur son talent) est rarement en Turquie. Il le dit lui-même , il ne dort chez lui que 4-5 jours par mois.
Ensuite, ses propos ont soulevé un tollé chez tous les libéraux et vrais démocrates du pays: il n'invoque aucune atteinte à ses droits fondamentaux, il quitte son pays pour de simples raisons d'intolérance esthétique (l'image de la Turquie voilée ! mon Dieu!). Gülay Göktürk, grande journaliste "non voilée" lui rétorque, à juste titre à mon sens, : "même si la Turquie se trouve divisée en 30%-70%, ce à quoi je n'adhère pas, faut-il quitter le pays lorsque c'est l' "autre" qui l'emporte ? C'est une posture d'antidémocrate qui semble nier la possibilité de vivre ensemble avec nos différences".
Ses propos révèlent une intolérance primaire et mettent à jour une disposition d'esprit qui me semble dangereuse pour la vie d'une nation: celui qui "l'emporte" écrase la minorité; il faut quitter le pays ou rester et mener le combat, comme s'il s'agissait uniquement d'un rapport de force.
C'est vrai que les journaux islamistes en ont profité pour le charrier: "On t'offre le billet d'avion" titrait un journal ultra-islamiste. Ils rappellent d'ailleurs que, eux, n'ont jamais pensé à quitter leur patrie lorsqu'ils étaient harcelés par les autorités pour avoir usé de leur liberté d'expression, lorsqu'ils n'étaient pas accrédités par les autorités pour les conférences de presse, lorsqu'ils n'étaient pas invités aux soirées officielles auxquelles participaient tous les médias, etc.
Ca serait dommage qu'il s'en aille pour une raison si stupide. En réalité, ces gens-là m'énervent profondément. Ils jouent sur une peur factice, hypothétique. Et alors on commence à croire que la Turquie "bascule". Je n'y vis pas mais je suis de très près sa situation politique. Pour être franc, je n'ai jamais pensé qu'il y avait un risque de fondamentalisme. Il y a seulement une aspiration, de la part des "écrasés" ("ezilmis" en turc), à plus de démocratie et de liberté. Ce qui brouille le raisonnement, c'est que ceux qui veulent ces avancées sont presque tous les dévots musulmans (et non les partisans de la charia), les Kurdes, les Alévis, les minorités arméniennes, orthodoxes, juives, etc. c'est-à-dire toute cette peuplade qui est censée menacer l'unité et les valeurs républicaines du pays. Pure connerie !

vendredi 14 décembre 2007

De Kadhafi

Le Guide libyen a planté sa tente en France.
Mais il n'y demeure jamais. C'est pour faire "style".
On le voit trop à la télé: il avance lentement, tel un ambassadeur, coiffé comme un plouc, figure figée, presque cadavérique, une canne dans le dos, serrant la main de son interlocuteur de la main droite et montrant son poing gauche, expression insignifiante et totalement déplacée.
Il a un agenda rempli; tellement rempli qu'il reste 5 jours en France. Ensuite, il s'envolera vers d'autres cieux, tout aussi affables que la France. Sans doute moins droit-de-l'hommistes. Quoique; on commence à se demander si la France, dépositaire des grands textes et des plus nobles traditions humanistes, reste un phare dans ce domaine. Un député grognait: "y en a marre que les dictateurs du monde viennent en pèlerinage au Parlement français". Joli.
Ca me ferait rire à gorge déployée, qu'un capitaine renverse le Colonel dans sa patrie. C'est risqué pour un dictateur de s'absenter aussi longtemps. On ne sait jamais. D'autant qu'il connait ça, lui. Il a suivi ce chemin. La France, "patrie des droits de l'homme", lui offrirait l'asile sans passer par l'OFPRA ou l'enverrait en exil dans une vraie tente dans un vrai désert. Tout ce qu'il aime.
D'un côté, l'image qui est donnée n'est pas mauvaise: on rediscute avec un terroriste contrit. Il s'est amendé, il a renié, il a cessé, etc. Ce genre d'excuses ne vaut qu'entre Etats. On imagine mal la France dépeupler ses cachots parce-que les détenus auraient juré de ne plus faire de conneries. Le malheur des petites gens ! Ils ont beau convoquer Dieu dans leur témoignage, ils ne seront jamais cru. Mais lorsque Kadhafi ouvre la bouche, on le croit à la vue de ses grosses babines. Allez, c'est terminé, il s'était égaré, certes avec quelques victimes mais maintenant, on oublie; il redevient bien en cour. Il a retrouvé le chemin de Paris.
D'ailleurs, il a dispensé un cours de théologie islamique à ses amis Dumas et assimilés. Le pauvre Prophète ! Dès fois, je me demande ce qu'il aurait fait s'il avait pu voir ses (prétendus) fidèles VIP, tous des tortionnaires vivant dans les plus belles demeures du monde, bâties sur les plus lourdes imprécations de leurs sujets meurtris. Ou ce qu'ils auraient fait, eux. Démissionné de l'islam peut-être. Il n'est jamais trop tard. Il faut sauver le Paradis.

samedi 8 décembre 2007

Le Liban cherche un Chrétien

Ils me font vraiment de la peine ces Libanais; en même temps, ils me font rire. Ils n'ont toujours pas trouvé le bon Chrétien pour l'installer au fauteuil présidentiel.
C'est un drôle de pays; un pays absurde; une nation "par la force des choses". On essaie de satisfaire toutes les communautés. Résultat: l'instabilité.
En réalité, je pense qu'il faut déclarer président le cardinal Sfeir. Un président-cardinal. Comme un pape. Et à vie. Quoique. Personne n'y pense. On le presse de publier une liste de présidentiables mais personne ne lui offre directement la magistrature suprême. Alors, on pense, on réfléchit, on discute, on propose, on refuse, on pleure, blabla. Tiens, il y a le général Sleiman. Goupillon ? Sabre ? Dans les deux cas, il y a l'uniforme. Ce n'est pas anormal en soi; mais c'est quand même gênant. On préfèrerait toujours un costume trois-pièces. Malheureusement, ce n'est pas le lot des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique.

mardi 4 décembre 2007

Les chats et la Russie

C'est vrai que l'on s'attend presque instinctivement que le président-humaniste Sarkozy appelle un chat un chat. Or, il préfère féliciter et ce, chaleureusement, un dictateur-déshumanisé...au nom du peuple français par-dessus le marché. On a tous serré la main sanglante de Poutine quelques secondes. Les Russes l'aiment; ils sont fous de lui. Il faut dire qu'ils ne le connaissent pas trop; on le leur interdit. Ils savent juste qu'il s'est déclaré le seul démocrate depuis la mort de Gandhi. Joli à entendre. On ne peut donc leur en vouloir, ils ont voté chat en poche. La nuit, tous les chats sont gris. On joue à la démocratie.
Point humoristiquement positif: Jirinovski est encore là; il me fait rire ce type; il est souvent en Turquie (et parle le turc) mais personne ne le prend au sérieux; donc, moi non plus, il amuse la galerie ça suffit.
Les Russes sont un grand peuple, ce sont sans doute mes ancêtres (je dois bien avoir du sang russe quelque part dans l'arbre mais je n'en ai pas la preuve) donc je les considère; j'essaie de les aimer comme on essaie d'aimer une mère tardivement réapparue: tendresse et révolte. D'ailleurs ces deux termes sont faits l'un pour l'autre. On s'irrite contre quelqu'un parce-que l'on lui porte une considération, sinon c'est l'indifférence. Pourquoi tant de vilénie et d'horreur dans la grandeur ? Je n'ai pas consulté les travaux psycho-sociologiques sur cette question; je n'en ai cure; je préfère m'interroger, les réponses sont toujours partielles dans ce cas de figure. Pourquoi mettre la Tchétchénie dans l'oreille d'un chat ? Mes autres grands frères. Je n'arrive pas à comprendre. Je donne ma langue au chat.
Les défenseurs des droits de l'Homme affichent entre-temps et pour un bon moment une mine de chat fâché et dénoncent, à raison, une démocratie à chat. Elle brille de l'extérieur; pas la Russie, la notion "démocratie". On croit souvent que l'Europe regorge de démocrates; c'est vrai dans un sens. Mais l'on oublie souvent que chaque notion, chaque nation a son côté relatif. C'est une quasi-démocratie. Espérons que, un jour, les souris danseront dans cette si noble contrée.

mardi 27 novembre 2007

Faut-il sauver le juge Chirac ?

Comme ceux qui tuent leurs enfants qui souffrent: on perd du temps en justice pour les condamner à quelques mois de prison avec sursis; pourquoi ? parce-que la France, c'est le pays des principes.
On essaie de justifier l'impair: oui mais il n'y a pas eu d' "enrichissement personnel"; presque une abnégation dans le vol. Personnel ou pas, il y a eu d'enrichissement indu de certains. Et d'ailleurs, c'est indirectement "personnel". Pourquoi ces gens-là ont bénéficié de liquidités plein les louches ? C'est bien parce-qu'ils servaient l'ange Chirac. Non ? Ou doit-on parler de philanthropie éhontée ? Une conception mitterrandienne de l'amitié ? Voler pour les autres, sans contrepartie; presque du héroïsme !
Le juge Chirac va-t-il croupir en prison comme un vulgaire lambda ? Assurément non. On demande à la justice d'ôter momentanément son ruban; toute la classe politique s'émeut à l'unisson: ça fait logntemps; c'était un système; c'est un ancien président, l'image de la France, blabla. On en oublie que les citoyens, dans ce pays, demeurent "égaux en droit" et "égaux devant la justice".
Il y a de facto une immunité des hommes politiques qui ont occupé les postes clés de l'Etat. C'est comme ça. Est-ce que ça doit rester comme ça ?

dimanche 25 novembre 2007

Droit et fatigue: réflexion sur la langue des professeurs de droit

J'ai commencé à travailler sur mon mémoire; je suis déjà fatigué; piètre juriste ! piètre lecteur ? C'est vrai qu'après 5 années de plongée juridique, j'aurais dû être à l'aise avec le vocabulaire du droit, si prosaïque soit-il. Déjà des maux de tête au commencement d'un travail de longue haleine, sans doute une espièglerie de mon cerveau.
En réalité, ce qui m'éreinte, c'est moins le vocabulaire désenchantant du droit que le bêchage linguistique de ses professeurs. On peut être un grand intellectuel et avoir une écriture simple, presque miellée. On peut être un "grand professeur de droit" (presque un pléonasme pour beaucoup) et avoir un vocabulaire accueillant. J'aime le droit raconté, narré; le droit expliqué me suffoque. Beaucoup expliquent le droit, sans sève, avec emphase. J'adore lire les feux doyens Carbonnier et Vedel, le regretté professeur Rivero et le professeur Mazeaud (Denis de son prénom). J'aimais écouter Jean-Marie Denquin, Michel Pertué. Les meilleurs !
Les profs de droit nous "racontent" à longueur de temps qu'il faut être simple et clair. Quand la bouche dit oui, la plume dit peut-être. Leurs propres bouquins sont inaccessibles; une seule phrase épouse un paragraphe entier. Ils vilipendent notre style, notre rédaction, nos fautes d'orthographe; or, ils ne se lassent jamais d'introduire ces remontrances par de regrettables "par ailleurs", "par contre", etc. De véritables rodomonts !
Bref, l'important n'est pas de maîtriser les mots; c'est de les marier. Les auteurs que je lis actuellement, que je ne citerai évidemment pas, se forcent à employer des phrases qui sortent tout droit de leur délire intellectuel et qui, à défaut de pouvoir découvrir les conditions dans lesquelles elles ont fusé, nous causent d'incessantes migraines. Presque une pollution. Ils se défient avec le verbe; ils veulent entrer dans la littérature juridique, devenir une référence, produire les citations qui seront reprises dans les livres, les thèses, les conclusions des commissaires du gouvernement, etc. Rien qu'une course. La gloriole. Il y a aussi ceux, donc les Vedel et compagnie, dont la simplicité fait leur naturelle grandeur; ils n'ont rien demandé mais tout le monde les adule; ils deviennent doyens, académiciens, les "préférés" des étudiants. Ce sont eux, les vrais professeurs de droit; les autres restent seulement des "agrégés des facultés de droit". Droit littéraire versus littérature juridique.

samedi 17 novembre 2007

Les meilleurs fidèles de Dieu !



Voici la photo qui secoue le pays depuis quelques jours.
On y voit de gauche à droite, le Président de la République turque, Abdullah Gül, le Roi d'Arabie Saoudite, Abdullah Bin Aziz et le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Rien d'anormal.
La petite histoire: le Roi Abdallah a fait une visite éclaire en Turquie le 10 novembre. Une suite "royale" lui a été réservée dans un grand hôtel d'Ankara.
La suite est scandaleuse pour les laïcards du pays: le Roi a littéralement convoqué le Président Gül dans sa chambre ! Et, pur hasard, le Premier ministre venait à la visite de sa presque Sainteté; ils se sont donc retrouvés dans la chambre du Roi, un 10 novembre (anniversaire de la mort d'Atatürk), sous le portrait du Roi affiché sur le mur et devant le drapeau saoudien (et accessoirement le drapeau turc au bord ) qui n'était pas en berne ! Eh oui, les 10 novembre, tous les drapeaux sont en deuil en Turquie en hommage au "Grand Atatürk". Scandale sur scandale ! Le protocole a été bafoué, l'honneur de la Turquie heurté, l'image de la république laïque abaissée. Les Saoudiens se sont empressés de rappeler qu'ils ne peuvent "berner" leur drapeau puisqu'il comprend la profession de foi musulmane: "Il n'y a de Dieu qu'Allah et Muhammed est son Prophète". Impossible techniquement. Ils ont également rappelé que le Roi ne pouvait visiter le mausolée de Mustafa Kemal Atatürk (exercice obligé de tous les gouvernants en visite officielle en Turquie; seuls les Iraniens et les Saoudites refusent de se plier à cette règle protocolaire) puisque le wahhabisme interdit ce genre de chose: visiter un mort, déjà ! et en plus pour le saluer ! c'est incompréhensible pour eux. Dans la Religion, on ne rend visite à une tombe que pour réfléchir sur la mort, pas pour courber l'échine devant un squelette.
Encore plus scandaleux: la République délivre, ce sacré 10 novembre, la plus haute distinction au Roi.
Les laïcistes, les nationalistes, les juristes, tous ceux qui ont pour métier de protester ont, mécaniquement, grondé. Là, ils ont plutôt raison; mais je me place sur un autre terrain: les règles protocolaires, le souci de se ménager la bienveillance du Roi, etc. c'est bien mais pourquoi honorer un tel homme de la plus prestigieuse distinction ? Quelle est son oeuvre ? Elle m'a l'air plutôt médiocre pour ne pas dire lèse-libertés. C'est comme la légion d'honneur à Poutine.
Les vieilles tentations de l'AKP ? Amadouer le Roi ? En tout cas, certains n'ont pas hésité à justifier cette excessive déférence à la nature même de la personne du Roi: il doit avoir le plus haut respect, c'est un ponte; il doit être choyé comme un pontife. Eh bien, je dis NON à cette raison d'Etat.

jeudi 15 novembre 2007

La justice, dans le monde, tue de moins en moins

Amnesty International traite dans son mensuel de novembre de la peine "suprême" et attire notre attention sur d'heureux événements comme l'abolition de la peine de mort en toutes circonstances en France (due à l'adhésion au 2è protocole du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la ratification du protocole 13 de la CEDH); on apprend aussi que le Gabon a décidé de retirer cette peine de son système judiciaire. En outre, l'Assemblée générale de l'onu s'apprête à adopter une résolution sur un moratoire des exécutions.
90 pays sont abolitionnistes en droit, 43 l'ont abolie pour les crimes de droit commun ou en pratique.
En Europe, seule la Biélorussie s'entête à garder cette peine "inutile, cruelle, inhumaine et dégradante". Dans le monde, les pays arriérés sur cette question sont, entre autres, la Chine, l'Iran, l'Iraq, le Pakistan, le Soudan et les Etats-Unis. Le pays de Washington maintient d'ailleurs une absurdité consternante: l'injection létale utilisée pour les condamnés est interdite pour l'euthanasie des chats et chiens car elle entraîne... de graves souffrances !

mardi 13 novembre 2007

La force de l'iris bleu



Un bleu dans le regard ne laisse jamais indifférent; le ciel est bleu: lorsqu'on le contemple, on s'évade, on se repose. Le bleu du regard est de la même espèce: il nous attire, nous foudroie, nous enlève. C'est sans doute la situation la plus déstabilisante: fixer l'interlocuteur pour de vrai, sans détourner la tête. On a toujours du mal à regarder quelqu'un lors d'une discussion; le regard est souvent furtif, intermittent, éphémère. Mais le bleu nous envoûte, on regarde l'oeil pas l'interlocuteur.
L'oeil bleu est un chef-d'oeuvre de la Nature.

mercredi 7 novembre 2007

Précis d'amour et réflexion (?) sur la chèvre coiffée

Une amie, affolée et visiblement fière de l'être m'a posé une question toute bête et très classique: sexe puis amour ou amour puis sexe ? J'ai fait ça donc je l'aimerai ou j'ai fait ça donc je l'aime ? Sa question m'a semblé incomplète parce-qu'il y a aussi sexe sans amour (ce qu'elle feint de ne pas comprendre et ce qui, au demeurant, ne me surprend pas puisqu'elle prend la posture de la fille attachée aux sentiments, à la noblesse du geste, cherchant une raison à tout même à l'aubade de nuit) et amour sans sexe (le fameux "platonique", le plus pur selon Platon). Comme si ces deux termes étaient liés, comme si l'un cherchait désepéremment l'autre. Comme si j'étais psy ou sexologue ou un vieux de la vieille !
D'ailleurs, elle ne veut pas parler d'elle, ça lui est venu "comme ça". Une brusque réflexion et paf, elle trouvé haleine à mes côtés, le devin de Vénus.
Rouge comme une pivoine, elle veut que l'on s'envole dans le monde sédatif de la théorie. C'est bien la théorie. On se dépouille avant d'aller la voir. On espère toujours qu'elle nous réconfortera ou qu'elle nous consolera ou qu'elle étendra le champ des possibles. Parler de ce sujet si lié aux sens dans une perspective théorique ! Presque risible mais jamais anodin. Sans doute un aveu.

Bref, je ne suis pas psy. Elle me "prend la tête". Je lui jette donc ma réponse à sa tête: sans commentaire. Elle insiste, je l'ignore. Elle lance une nouvelle attaque: le sexe est-il envisageable sans amour pour le complice ? Tac au tac: pratiquement, oui; moralement, non. Elle est dans mes eaux.
A la réflexion, je me rends compte que j'ai mal répondu. Dans tous les cas, oui. Le sexe est envisageable sans amour (pour l'autre participant du "congrès", j'entends) mais il faut être amoureux de quelqu'un d'autre. Sinon, c'est du libertinage. Parce-que aimer, c'est déjà trahir. L'infidélité est consubstantielle à l'amour. Sans elle, l'amour ne serait que vulgaire attirance. L'amour et le sexe ne se situent pas au même niveau. On peut donc les envisager séparément. Si l'amour, c'est regarder ensemble vers la même direction (je crois que c'est de Saint-Exupéry), le sexe, c'est se regarder, c'est tâter, c'est le plaisir immédiat. Le sexe, c'est un échange entre deux corps. Il relève du cerveau, de l'animalité naturelle de l'homme. L'amour, c'est une histoire de coeurs, c'est noble. Le sexe, c'est un besoin naturel. On est tous portés à la chair. C'est comme ça. L'amour, c'est une pause dans la vie. Ca tombe rarement et ça s'évapore rapidement. C'est également naturel mais ce n'est pas un un besoin. C'est compressible. Le désir, quant à lui, c'est la cause du premier et la conséquence du second. L'amour, c'est une connivence, une palpitation, l'inracontable, l'inexplicable, le respect mais sûrement pas un simple enlacement des corps. Le sexe, c'est une modalité de l'amour, non sa cause.
Voilà. J'ai répondu à sa question. J'ai même répondu à sa première question. Toute penaude, elle se retire de...Canossa.
Elle aura compris le fond de ma pensée: le libertinage est une humiliation mais pas l'infidélité et le sexe immodéré n'affermit pas l'amour. Il l'efface à petit feu; trop de sexe tue l'amour puisque l'être aimé devient alors interchangeable. Il faut donc se "défouler" ailleurs...pour la bonne cause: ne pas descendre l'être aimé de son piédestal. Lorsqu'il descend, c'est fini.

jeudi 1 novembre 2007

Les Kurdes et leur droit à disposer d'eux-mêmes: un rêve.

Les Kurdes ont-ils droit à former un Etat ? Sûrement. Ils forment une nation, tout aussi respectable que la nation française, la nation turque, la nation mongole, etc. Mais la nation kurde pose problème: elle n'a jamais eu d'Etat dans l'histoire, elle n'a jamais eu un territoire indépendant, elle a vécu sous le joug des uns et des autres. Les Kurdes sont à la fois Turcs, Syriens, Irakiens et Iraniens. Sont-ils toujours Kudres ? Difficile à dire. Mais qu'importe; le vouloir vivre ensemble est là, ils forment donc une nation. Mais une nation sans terre comme les Palestiniens. Mais les Palestiniens ont un ressort géographique, ils ne demandent aucune récupération injuste à tel ou tel pays. Ils veulent juste reprendre leurs contrées et y dresser un Etat. Les Kurdes, c'est autre chose: leurs terres ne leur ont jamais appartenu. Ils revendiquent donc un peu à la Syrie, pas mal à l'Iraq et à l'Iran et beaucoup à la Turquie. Tout en sachant que ces pays s'époumonent à dire que les Kurdes sont les frères des Turcs, des Syriens, des Iraniens, et des Irakiens. Ce sont des frères. Le hic, c'est c'est qu'ils veulent sortir de ces familles pour devenir une fois dans leur histoire des "autres". Etre un Etat-nation. Est-ce possible ? Je ne pense pas. C'est très difficile de donner des terres. Combien de familles françaises se battent comme des chiffonniers pour grappiller quelques centimètres passés malencontreusement sur le ressort du voisin après que celui-ci a bougé le mur mitoyen. La Cour de cassation ronchonne. Vous imaginez les Etats ! Le droit de propriété, c'est sacré, c'est écrit partout même au ciel. On ne donne pas comme ça ! Que faire ? C'est la question la plus grave qui trotte dans l'esprit des dirigeants du Moyen-orient à l'heure actuelle. Ils s'épient, ils se défient: surtout pas de concessions aux Kurdes sinon c'est le morcellemnt des territoires. C'est triste mais c'est comme ça. Les Kurdes auront sans doute un Etat au nord de l'Iraq mais ça sera l'Etat des Kurdes d'Iraq. Et les autres ? Rien à faire. Ils sont adoptés par les Turcs, les Syriens et les Iraniens. On peut leur offrir des droits particuliers, des droits culturels plus élargis, un bien-être écononique réel mais pas plus. On ne peut pas. Et ils ne doivent pas insister. Tout le monde est contre.
Les Kurdes sont ainsi faits: ils vivent soit chez les autres proches soit chez les autres autres (en exil par exemple). Mais ils restent respectables. Le respect, c'est bien. La reconnaissance, c'est mieux. Mais c'est un château en Espagne. Peut-être qu'un jour l'ONU décidera de leur réserver une place dans cette partie du globe où ils sont chez les autres mais aussi un peu chez eux.

mardi 30 octobre 2007

C'est parti pour le mémoire...et la réflexion

La cinquième année en droit est sans doute la plus difficile; elle veut sans arrêt que l'on s'occupe d'elle, elle ne nous lâche pas; lorsque l'on s'évade, elle reste bien polie dans un coin de notre cervau; je suis là, allez au boulot pour le mémoire !
Hier, j'ai lu au moins 100 arrêts, décisions, jugements; j'ai la cervelle pleine à craquer; mais elle accepte, elle intègre et elle change; elle est obligée de s'adapter mais elle fait ressortir sa réticence puisqu'elle provoque des céphalalgies.
Le travail intellectuel est passionnant, on se sent discuter avec la raison, les livres, leurs auteurs; on est au-dessus de l'ignare multitude; on crée une pensée; lorsque l'on se met à créer des pensées, seul dans sa chambre, seul devant un film, seul devant une femme, on commence à penser différemment; on n'est plus comme avant; la réflexion nous fait autre ou nous mène à nous, tout le nous, celui qui a caché son existence jusqu'à ce que la réflexion le dévoile. Tout le monde est intellectuel; qu'est-ce qu'un intellectuel sinon celui qui prend le temps de réfléchir ? On réfléchit à tout bout de champ.
Le travail intellectuel est aussi éreintant; pourquoi ? je n'en sais rien; plus on réfléchit plus on se fatigue, plus on regarde la télé plus on en veut encore. Qui ne veut pas que l'on réflechisse plus que le nécessaire ? Dieu ? Sans doute ! La réflexion poussée mène à la perte. Tous les intellectuels intégristes sont fous. Fous parce-que loin de nous. Fous parce-que loin de Dieu. Fous parce-que près de l'abstraction.
Un mémoire en droit n'est pas une compilation; on ne nous demande pas d'additionner les réflexions des autres; ce que les autres ont pensé, on doit le penser à notre tour, l'avaler et ensuite ? On formule une nouvelle pensée; celle-ci ne vise pas à bouleverser le système juridique en place; on n'attend pas cela d'un étudiant, les Professeurs eux-mêmes n'arrivent pas à le faire ! On se morfond; et on continue.
Bref, j'ai un sujet à traiter: "les groupes minoritaires au sein des religions devant la Cour européenne des droits de l'Homme".
Un sujet passionnant pour l'initié, intéressant pour le profane, couci-couça pour le commun des mortels. Un mémoire, c'est un passeport. Tout diplôme est un passeport; mais on ignore toujours la destination. On n'a pas pensé au visa ! Quand on l'a, c'est parti; où ? vers d'autres passeports; notre vie, c'est un ensemble de passeports sans destination. Nul ne sait pourquoi il est venu au monde; personne n'a de destination mais tout le monde sait la destination finale car, comme le dit Jean d'Ormesson, "vivre, c'est déjà commencer à mourir".

vendredi 28 septembre 2007

Sociologie religieuse de la Turquie actuelle: les craintes de la charia sont infondées

D'après une enquête menée par l'institut de sondage A&G, il y a une baisse du nombre des femmes voilées. "Contrairement à ce que l'on attendait, note le président de l'institut, la piété recule dans la société turque. Mais les femmes voilées sortent de plus en plus et s'affirment plus dans le milieu social d'où l'impression qu'il y a une augmentation de femmes voilées dans le pays".
  • Ainsi, 61.4 % des femmes sont voilées en Turquie contre 64.2 % en 2003.
  • 70.6 % des femmes mariées se voilent alors que le voile n'est utilisé que par 32 % des célibataires. Ces chiffrent montrent bien qu'il y a une influence du mari dans la décision d'une femme de se voiler.
  • Seulement 11.3 % des femmes diplômées de l'enseignement supérieur se voilent contre 90.8 % pour les femmes sans diplôme.
  • Les régions les plus conservatrices sont le sud-est, le Nord et le centre de l'anatolie.
  • 73.7 % des interrogés souhaitent l'abolition de l'interdiction du voile dans les universités.
  • 70 % des interrogés estiment que le voile de la Première Dame (Mme Gül) ne pose aucun problème et 51 % estiment que le Président de la République, Abdullah Gül, et le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, doivent pouvoir figurer dans les cérémonies officielles avec leurs épouses (ce qu'ils évitent de faire pour ne pas heurter les laïcistes et l'armée).




Le Président Gül et son épouse.







Le Premier ministre Erdogan et son épouse.









  • 29.3 % des interrogés disent pratiquer les 5 prières quotidiennes. Les femmes âgées, sans diplôme vivant en milieu rural sont plus respectueuses des 5 prières quotidiennes.
  • 31.4 % estiment que la Turquie glisse vers un islam modéré comme la Malaisie.
  • enfin, 62 % estiment que la nouvelle Constitution doit comporter un article sur la liberté du voile dans les universités.






mardi 25 septembre 2007

Un article sur Atatürk et le ramadan

Le célèbre journaliste Güneri Civaoglu décortique la vie religieuse d'Atatürk. On savait déjà que le "père des Turcs" était loin d'être un bigot mais les détails de l'enquête sont assez surprenants: on apprend par les mémoires de son domestique que Mustafa Kemal ne priait jamais et qu'il ne jeûnait pas pendant le ramadan et ce, au nom de la laïcité. Il n'hésitait pas consommer de l'alcool pendant le mois sacré mais il respectait profondément la nuit du destin (27è jour du ramadan).
Il aurait déclaré lors d'une cérémonie: " Ce que je bois là, devant vous, c'est du raki; la boisson que les sultans-califes buvaient autrefois en cachette"!

Bana Seni Gerek Seni

dimanche 23 septembre 2007

Volkan Arslan Çerkez Oyunu

Danse ossète d'un ami lors du mariage d'un cousin.

Ahmet Özhan - İsmi Subhan

Gel Gör Beni Aşk neyledi

Kervansaray - Salat-u Selam

Uyan Ey Gözlerim Gafletten Uyan

Fotoclip about Natalia Oreiro and Facundo Arana

Toygar IŞIKLI Yaprak Dökümü

MENEKSE ile HALIL Toygar Isikli-Ninni*YENI*

Dudaktan Kalbe - Gecenin Hüznü Edit - Sözlü

Dudaktan Kalbe