vendredi 17 février 2012

Les moines répondent comme l'abbé chante...

"J'aimerais tellement que dans la vie politique, à gauche comme à droite, on arrête avec ces propos blessants". Ceux de Vanneste sur la déportation des homosexuels. Dixit le Président de la République. Celui qui déclarait une semaine auparavant : "des propos de bon sens" pour ceux de Guéant sur la hiérarchie des civilisations... Il y a donc une évolution. On ne va plus blesser. Les homosexuels, s'entend. Parole présidentielle. Pour les musulmans, on attendra encore un petit bout de temps. Comme je l'ai formidablement théorisé, la France s'en prend tous les 100 ans à une communauté particulière; les protestants, les catholiques, les juifs. Aujourd'hui, ce sont les musulmans qui trinquent. En 2112, quand j'aurai très exactement 128 ans et serai un ambassadeur de France en retraite voire un ancien ministre des affaires étrangères, nous taquinerons les mormons. J'écrirai un livre du type "Indignez-vous !", nan je blague...

Je pensais à Christine, aussi. Boutin, celle qui se croit catholique en profitant des deniers publics. Et à l'ancien ministre de la Défense. Non, il faut bien renarder pour obtenir des places pour les législatives, d'accord, il faut "faire style", annoncer sa candidature, faire quelques déplacements, mobiliser un appareil, même rachitique, pour trouver les parrainages. Et quand les négociations aboutissent quelque part là-haut, dans les bureaux du Palais, il faut trouver dans le programme de celui qu'on faisait semblant de narguer jusqu'alors, des mots, des morceaux de phrases, des points-virgules qui correspondent à ses propres valeurs. Si bien que des Guéant, Boutin et Morin arrivent à défendre un même corpus. On ne s'en étonne pas, évidemment, car on comprend : les législatives, les listes, les financements. Celle qui écrivait un rapport avec des chauffeurs, collaborateurs et une dizaine de milliers d'euros par mois, a vendu la mèche; évidemment, les convictions sont primordiales mais les 100 candidats ne sont pas non plus si adventices. Mais comme le Seigneur est Tout-Puissant, on avait dans la même phrase, les fameuses convictions et le résultat du marchandage :"Nicolas Sarkozy reprend à son compte ces valeurs que je porte et qui ont toujours été celles de la droite : il a clairement affirmé sa volonté de préserver la famille, de respecter toute personne en fin de vie, de refonder l’école et d’assumer notre histoire et nos racines judéo-chrétiennes. (...) Nicolas Sarkozy est d'accord pour que le Parti chrétien-démocrate ait une place dans la vie politique française et il y aura donc 100 candidats portant les couleurs du Parti chrétien-démocrate aux prochaines législatives".

Et puis Rama Yade de déclarer : "C'est la proximité avec Vanneste qui m'a fait quitter l'UMP". Que lui ! Je ne sais pas moi, il doit y avoir d'autres UMPistes, non ? Enfin, moi, je n'en sais rien, n'est-ce pas, je n'ai pas de conscience politique. Je sais seulement que pendant cinq ans, le musulman a été trop souvent blessé. Et Rama Yade est une "musulmane pratiquante", mais c'est spécifiquement Christian Vanneste qui l'a dérangée. Bon. D'autant plus que ce Sieur a obtenu gain de cause à la Cour de cassation alors qu'un autre avait été tancé pour injure raciale par une cour d'appel qui avait dû le déclarer "hors de cause" pour une question de procédure...

Un autre "musulman pratiquant" s'il en est, recevait pour sa part, les "insignes de chevalier de la Légion d'honneur". Et les musulmans de France... s'en foutaient, passez l'expression. Asta'firoullah. Car, avec tout le respect que nous avons pour ce maître de conférences en mathématiques élu ou nommé par on ne veut plus savoir qui, son "Conseil" ne représente rien du tout. Alors, qu'il soit comparé à Averroès (qu'aucun musulman normalement constitué n'a jamais lu), n'enthousiasme personne. On prend note et c'est bien tout. Les musulmans de ce pays mnémonisent tout ce qu'ils ont subi depuis un lustre et leur auto-proclamé représentant reçoit des rubans; précisément parce-qu'il joue l'amnésique. "La polémique est close". D'accord. Nan t'inquiète, valla.

Non, on ne rêve toujours pas; oui, l'archevêque de Paris, Monseigneur Trente-et-Un, tout beau avec son Jésus au cou et son insigne d'officier de la Légion juste au-dessus, était tout sourire. Le Président venait de souligner les "vieilles racines chrétiennes" de la France et cela se fêtait. Et tant pis pour l'épisode des Roms et le "climat malsain". L'Église ne boude personne, sûrement pas un Président plutôt conservateur. Et c'est un honneur que d'être décoré, n'est-ce pas. Ce ne sont pas les rubans qui manquent pour un ecclésiastique. Jésus Christ, à la droite du Père, doit être comblé. Nan, sans rire. Valla.


Quand j'y repense, le grand maître de l'Ordre de la Légion d'honneur, a loué un Mathématicien qui incarne un islam "ancré dans la société, respectueux de nos usages et de nos lois, respecté par tous les Français". Moi je trouve que c'est poétique, personnellement; il y a un rythme, une cadence, une allitération en [r], une assonance en [e]. Et j'ai bien aimé les possessifs, "nos usages", "nos lois". Et que dire de l'hyperbole, "respecté par tous les Français" ! J'écrase une larme. Nan, c'est vrai. Valla.

Et puis, le futur président socialiste n'est pas en reste. Il promet de copier-coller la loi de 1905 dans la Constitution. Mais comme tout le monde sait que la France est encore concordataire dans certains départements, le président nous apaise, enfin ceux qui ont besoin de cela là-bas, en Alsace : "je suis très attentif à ce qui se pratique en Alsace-Moselle dans le cadre du dialogue interreligieux, y compris avec les religions non concordataires (notamment l’islam et le bouddhisme), car la République laïque se doit de toujours veiller à ce que chacun puisse pratiquer sa religion dans un esprit de concorde, de tolérance et de compréhension mutuelle. C’est la force de la laïcité, non seulement de respecter la liberté de conscience et de croyance, mais aussi de garantir son plein épanouissement". Moi je n'ai pas spécialement compris la démonstration; il a plutôt l'air de dire que ce qui se passe en Alsace-Moselle est conforme à l'esprit de la laïcité qui garantit l'épanouissement de la liberté de conscience. On a envie de demander l'application du Concordat à toute la France pour le coup. Peut-être que les mères enturbannées, les femmes niqabées, les assistantes maternelles voilées, les scientologues respireront un peu... allais-je dire qu'une mouche m'a piqué.

Comme Mitterrand savait bien dire les choses ! On peut donc pasticher : "plutôt que de présenter leur candidature, ils auraient mieux fait de présenter leurs excuses". Comme je suis un type très protocolaire, j'irai quand même voter. Pour qui, je ne sais point. Peut-être pour cette phrase; faire une mini-dissertation dans l'isoloir, par exemple. C'est que j'ai pris ma résolution : en avril, je vais voter en Français de religion musulmane. Et non en Français d'origine turque, comme nous l'ont demandé officieusement les représentants de la diaspora turque après le fameux épisode. Comme on l'a remarqué, les "pratiquants" susvisés ont fait leur choix et pioché dans le sac des honneurs. Et comme on le sait également, la gauche n'aime pas forcément tout ce qui est "pratiquant". Rationalisme oblige. Ça nous fait une belle jambe; eh bien on obviera, hein ? C'est qu'on y croit, à brebis tondue, Dieu mesure le vent...

lundi 6 février 2012

Les Jeunesses Tayyipiennes...

Une comédie. La semaine dernière, le Premier ministre turc, l'islamo-terroristo-chariatiste comme on le sait, avait pourtant avoué : "en tant que parti conservateur, nous souhaitons voir grandir des générations pieuses, c'est notre droit". Et cinq jours plus tard, 75 ans jour pour jour après l'adoption de la laïcité, le même islamo-terroristo-ahmadinejado-chariatiste publie une ode à la laïcité : "La laïcité rassemble, ne clive pas; la laïcité libère, n'opprime pas; la laïcité tolère, n'harmonise pas". Une pensée antinomique, s'il en est. Mais tout à fait ordinaire puisque "les" Erdogan n'ont pas l'heur de se synchroniser souvent. Le vrai, celui qui est grand et moustachu, aime "parler au courant de sa propre plume". Les autres, les scribes officiels, s'occupent d'arrondir les angles, de pondre de la phraséologie. Du coup, la "génération pieuse" est une improvisation erdoganienne et la "positivité de la laïcité" est une formule d'usage ministérielle. Et tant pis s'il y a comme une odeur d'insincérité. Merci quand même...

Il faut lui reconnaître un mérite à ce Monsieur. C'est un orfèvre hors pair. Il possède un véritable sens politique. L'affaire est simple : les élèves des "lycées d'imams et de prédicateurs" sont soumis à un coefficient pénalisant au concours d'entrée à la fac. S'ils ne choisissent pas le département de théologie, on leur retranche automatiquement des points; de peur qu'ils colonisent d'autres branches prestigieuses du type droit et sciences politiques et qu'ils envahissent, un jour, que Dieu Tout-Puissant nous en garde, la Haute administration. Évidemment, l'AKP essaie chaque année de supprimer ce coefficient. Le Conseil d'Etat rebuffe à chaque fois. En développant une jurisprudence qui fait rougir tout étudiant de première année. Eh bien, puisque la tradition l'exige, le gouvernement et son bras administratif, le YÖK (le Conseil de l'enseignement supérieur) ont retenté cette année de faire sauter le verrou. Évidemment, un parti de gauche, épris de justice et d'égalité n'est-ce pas, aurait applaudi et félicité en personne le gouvernement et son YÖK. Pour avoir, précisément, mis fin à la rupture d'égalité manifeste. "Aurait". Sauf que...

Le CHP, ce fameux parti de gauche qui "aurait dû" etc., n'a malheureusement pas failli à sa coutume; déranger le Conseil d'Etat. Et quand vous saisissez la énième fois la haute juridiction, eh ben le peuple ne comprend pas. Car sans être un adepte de la liberté et de l'égalité, ce peuple est plutôt conservateur. Et du coup, vous tendez la perche à un Premier ministre qui, hasard de chez hasard, est de la même trempe : "Mais qu'est-ce que vous avez contre les dévots ? Pourquoi ça vous gêne tant l'existence de ces lycées ? Nous, nous voulons des générations pieuses ! Vous, vous voulez des générations d'athées ?".

Et boum ! Car comme le disait Molière, "vous tournez les choses d'une manière, qu'il semble que vous avez raison; et cependant, il est vrai que vous ne l'avez pas". Car si ce propos n'est pas directement contraire à la laïcité (puisque simple parole), il est tout bonnement stigmatisant. Un Etat n'a pas à définir le calibre religieux des citoyens. Quoi alors ! Est-il dangereux d'être athée dans une société démocratique ? D'être un musulman non pratiquant ? D'être un non-musulman ? Quelle est cette drôle d'idée qui permet à l'Etat de décréter "le" chemin à suivre ? Et qui est cette personne qui se permet de penser ainsi ? A-t-on déjà vu un serviteur imposer ses vues à ses maîtres ? La classe politique turque a tellement peur de se mettre à dos le "peuple profond" qu'il n'est venu à l'idée de personne de poser ces simples questions ! Même pas au CHP qui ne voulait surtout pas passer pour le défenseur des athées ! Le chef du groupe parlementaire de ce parti s'est même armé d'un verset du Coran pour critiquer l'hypocrisie du gouvernement ! Il faut sans doute rappeler qu'Atatürk en personne, dans sa phase opportuniste des années 1920, avait appelé de ses voeux, "un peuple plus dévot"...

Et comme si le contraire de "pieux" était "athée". Comme si les élèves de ces lycées étaient pieux. Car sans vouloir être méchant, j'ai parfois des doutes sur les capacités "professionnelles" des imams qui sortent diplômés de ces écoles. Ces derniers forment le bas clergé dans la théoriquement-inexistante-hiérarchie-cléricale-islamique. Du type catégorie B, niveau Bac (les muftis doivent obtenir, eux, une licence). Et ils y entrent tous, presque tous, par la force de leurs parents. Et ce qui se passe dans les dortoirs des séminaires d'apprentissage du Coran, hum hum...

L'école publique fait depuis des décennies, la "propagande" de Mustafa Kemal Atatürk. On apprend ses principes, on lit sa version de l'histoire, on disserte sur ses exploits, on prête le serment de se sacrifier pour la patrie, on récite son "adresse à la jeunesse". Moi-même, j'avais eu l"honneur" de la lire devant tout le monde un jour de fête nationale. La rançon de l'intelligence, que voulez-vous... Malgré ces grands moyens, le parti de celui-ci, le CHP, n'a jamais percé lors des élections. Est-ce à dire que le peuple ne l'apprécie pas ? Un sentier risqué, je ne m'y aventure pas... En tout cas, si l'AKP réforme cette école publique infestée d'idéologie kémaliste pour, in fine, y substituer la sienne, on est "mal barré". Un gouvernement démocratique abolit les entraves qui empêchent les parents d'éduquer leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses, il ne se met pas à "produire" lui-même des cerveaux orientés. Car on appelle les pays qui ont des "Jeunesses", des pays totali... voilà, tout compris.

Et si c'est un argument plus massif qu'il faut apporter, on se contentera, précisément, de citer le Livre de ces "plus pieux" : "Rappelle-toi que ton rôle se limite à transmettre le Message" (Coran 3; 20), "Et si ton Seigneur l'avait voulu, tous les hommes peuplant la Terre auraient, sans exception, embrassé Sa foi ! Est-ce à toi de contraindre les hommes à devenir croyants" (10; 99); "Prophète ! Tu ne peux remettre dans le droit chemin un être que tu aimes. Mais seul Dieu dirige qui Il veut, car Il est le mieux à même de connaître ceux qui sont les bien-guidés" (28; 56). Allah qui "recadre" son Prophète un peu trop zélateur; et vous, vous disiez donc ?

mercredi 1 février 2012

L'Olympe turc

Lorsque je suivais une préparation pour le concours d'entrée à l'école de la magistrature, le professeur de philosophie nous avait donné le sujet de culture générale tombé l'année précédente : "la beauté sauvera-t-elle le monde ?". Les yeux en boule de loto et la bouche évidemment bayante, nous fûmes bien en peine d'apporter ne serait-ce qu'une virgule de réponse. Je me souviens seulement avoir glissé l'oeil vers mes congénères; les futurs magistrats. Quand une salle est remplie de juristes, il faut bien s'attendre à des réquisitoires, des envolées, de l'éloquence. Eh ben niet. Nous aboutîmes à de la logomachie...

Je ne sais toujours pas si la beauté sauvera le monde. Je ne suis ni philosophe ni magistrat ni prophète. Je sais seulement qu'elle a apporté et qu'elle continue à apporter beaucoup à la Turquie. La jeune République avait offert au monde entier sa "Reine de beauté" en 1932. Une Turque d'origine caucasienne (eh oui !), Keriman Halis, fut sacrée Miss Univers. Tout un symbole. Le président de la République, Mustafa Kemal Atatürk, profita de l'occasion pour louer la beauté naturelle de la femme turque, opportunément libérée de la compression ottomane. Il lui souffla même son nom de famille : "Ece", reine en turc djagataï. Eh bien dans mon tabularium, c'est alors que j'avais le fameux sujet sous le nez que tomba l'information; Madame s'est éteinte à l'âge de 99 ans.



Les Turcs avaient presque oublié leur unique Reine. On savait seulement que le comédien Kenan Ece était son neveu. Elle faisait partie d'une prestigieuse famille de compositeurs. Compositeurs sous l'empire ottoman, précisons-le tant il est courant d'assimiler celui-ci aux ténèbres. Les mauvaises langues disent que son élection fut plus un coup de pousse moral à la République moderne que le résultat corrélatif de son éclatante beauté. Car... euh... comment dire... bref il ne faut pas discuter des goûts et des couleurs... D'ailleurs, chose étrange, après sa consécration, elle décida de se marier et de mener une vie de famille ordinaire, trop ordinaire. La première réaction de sa mère, une fois l'information ébruitée, fut vraiment étrange pour une femme soi-disant moderne : sa fille était une parfaite casanière !

Dieu merci, ses beautés continuent d'apporter prestige à la Turquie. Si bien que votre humble serviteur reçoit des courriels passionnés sur elles. Essentiellement des pays arabes. Je rassure les "beurettes" : Kivanç n'est pas mort, mes soeurs, il est en très bonne forme; oui, Hakki Burak s'est retiré quelque temps; et oui, Beren Saat sort avec un Français, le bienheureux César. Eh bien essayons de "dessiller" les yeux des Européens aussi. Premier et dernier élan nationaliste de ma part...

Top 5 des Turques les plus élégantes :

1- L'indétrônable : Hülya Avsar (48 ans)


2- La séraphique : Beren Saat (28 ans)


3- L'éternelle ado : Tuba Ünsal (31 ans)


4- Bah voilà quoi : Burcu Esmersoy (33 ans)


5- La force tranquille : Vahide Gördüm (47 ans; elle se débat actuellement contre un cancer)



Top 5 des Turcs les plus beaux :

1- La beauté marmoréenne : Kivanç Tatlitug (28 ans)


2- Le Turc "idéal-typique" : Burak Özçivit (27 ans)


3- Le phénomène : Burak Hakki (40 ans)


4- L'oublié : Karahan Cantay (39 ans)
5- Le gendre idéal : Mert Öcal (30 ans)