vendredi 18 mai 2012

La République des lettres...

Hollande le Paradoxeur. Voiiilà. J'ai inventé le qualificatif du nouveau monarque. Spécialiste des chèvres et des choux, qu'il est déjà. Et les socialistes raffolent des mots baroques, comme on le sait : la France entière avait appris un mot nouveau après le crêpage de 2008 : la "commission de récolement". Aujourd'hui, ils nous offrent l'expression "redressement productif". C'est bien... Notre Premier ministre donc, dont la prononciation du nom fait déjà rougir les Arabes, est à la tête d'une administration qu'il n'a jamais eu l'heur de connaître. Comme d'ailleurs le Président, mais bon. On ne va pas assumer un rôle de rabat-joie, n'est-ce pas. Nous devons être dans l'éloge. Car un lustre de pouvoir signifie un lustre d'autorité hiérarchique sur les futurs fonctionnaires aussi... 

D'un côté donc, quatre hauts personnages de l'Etat moyennement connaisseurs des choses publiques (Hollande, Ayrault, Bel, Royal), et de l'autre, un gouvernement d'intellectuels (et donc de chauves). Les énarques sont partout. Même la ministre de la culture est une agrégée de lettres classiques, c'est dire ! Ça ne rigole plus... Et quand on entend Fabius, on a naturellement envie de le décliner : fabius, fabia, fabium, ... Ministre des affaires étrangères et donc européennes, par-dessus le marché, "aber nein !", wha ! ha ! ha !

Ah oui alors, il faudrait faire une analyse patronymique pour s'égailler un peu; car à côté de Hollande (Monsieur le Président), on a un Moscovici. Un fils d'immigrés. Énarque et tout le tralala. Des Benguigui, Filippetti, Fioraso, Belkacem, Valls, Arif. Il y en a une qui doit s'étouffer. Et franchement, une Taubira, garde des sceaux, c'est épatant, malgré son inscience notoire dans ce domaine. Ça tombe bien, a-t-on envie de dire... Mme Aubry, la pauvre, veux-je m'éplorer, en passant. C'est une bizarrerie française, le leader du Parti n'est pas automatiquement Premier ministre, c'est un "premier ministrable" parmi d'autres. Et la "duchesse de Lille" boude, évidemment. Car, comme dirait Stendhal, c'est "une femme (...) accoutumée à l'auréole de flatteries dont une haute position et une grande fortune entourent la vie"...

Heureusement que Monsieur le Président a parlé de laïcité, d'apaisement et de rassemblement dans son discours d'investiture. Les citoyens musulmans, à 90 %, avaient voté pour lui, ça tombe bien, voulais-je dire que j'ai étouffé de rire; de dépit, évidemment. C'est qu'assurer l'apaisement et le rassemblement avec un ministre des Cultes (et accessoirement de l'Intérieur) dénommé Manuel Valls, euh... Pauvres musulmans ! De Charybde en Scylla. Et comme les ministres de culture islamique feront profil bas, comme leurs prédécesseurs, dans les "moments de tension", ils compteront peut-être sur une "défenseure" des libertés qui se trouve être la ministre de la Justice... Et heureusement que Jean Glavany a disparu de la circulation, vous l'imaginiez, ministre délégué à la laïcité ! Ouf, on l'a échappé belle... Bref, un bémol dans un tableau idyllique; et comme toujours, le bémol affecte, en premier lieu, les musulmans...