vendredi 14 décembre 2007

De Kadhafi

Le Guide libyen a planté sa tente en France.
Mais il n'y demeure jamais. C'est pour faire "style".
On le voit trop à la télé: il avance lentement, tel un ambassadeur, coiffé comme un plouc, figure figée, presque cadavérique, une canne dans le dos, serrant la main de son interlocuteur de la main droite et montrant son poing gauche, expression insignifiante et totalement déplacée.
Il a un agenda rempli; tellement rempli qu'il reste 5 jours en France. Ensuite, il s'envolera vers d'autres cieux, tout aussi affables que la France. Sans doute moins droit-de-l'hommistes. Quoique; on commence à se demander si la France, dépositaire des grands textes et des plus nobles traditions humanistes, reste un phare dans ce domaine. Un député grognait: "y en a marre que les dictateurs du monde viennent en pèlerinage au Parlement français". Joli.
Ca me ferait rire à gorge déployée, qu'un capitaine renverse le Colonel dans sa patrie. C'est risqué pour un dictateur de s'absenter aussi longtemps. On ne sait jamais. D'autant qu'il connait ça, lui. Il a suivi ce chemin. La France, "patrie des droits de l'homme", lui offrirait l'asile sans passer par l'OFPRA ou l'enverrait en exil dans une vraie tente dans un vrai désert. Tout ce qu'il aime.
D'un côté, l'image qui est donnée n'est pas mauvaise: on rediscute avec un terroriste contrit. Il s'est amendé, il a renié, il a cessé, etc. Ce genre d'excuses ne vaut qu'entre Etats. On imagine mal la France dépeupler ses cachots parce-que les détenus auraient juré de ne plus faire de conneries. Le malheur des petites gens ! Ils ont beau convoquer Dieu dans leur témoignage, ils ne seront jamais cru. Mais lorsque Kadhafi ouvre la bouche, on le croit à la vue de ses grosses babines. Allez, c'est terminé, il s'était égaré, certes avec quelques victimes mais maintenant, on oublie; il redevient bien en cour. Il a retrouvé le chemin de Paris.
D'ailleurs, il a dispensé un cours de théologie islamique à ses amis Dumas et assimilés. Le pauvre Prophète ! Dès fois, je me demande ce qu'il aurait fait s'il avait pu voir ses (prétendus) fidèles VIP, tous des tortionnaires vivant dans les plus belles demeures du monde, bâties sur les plus lourdes imprécations de leurs sujets meurtris. Ou ce qu'ils auraient fait, eux. Démissionné de l'islam peut-être. Il n'est jamais trop tard. Il faut sauver le Paradis.