samedi 4 août 2012

Capucinade

Ça serait une évidence : la "séduction" n'aurait jamais été le fort des Arabo-musulmans, pour la simple et bonne raison qu'elle ne serait pas la condition sine qua non de leur union. Mariage arrangé par-ci, mariage forcé par-là. En Occident, le mâle doit séduire, il s'éreinte, il fend l'armure, il minaude, il se fait mignon dans le seul dessein de gagner un coeur. Et la femme n'est pas tombée de la dernière pluie, elle sait que les choses se passent ainsi. Elle joue le jeu, répond ou repousse. Les deux le savent : une roucoulade réussie ouvre la voie à l'accolade, à l'embrassade, à la relation apaisée. En Orient, le mâle n'attendrait qu'une chose, et ce, au seuil de sa chambre : une chair, flairée, soupesée et arrangée par la daronne-imprésario.

Notre mâle brûlerait donc les étapes : les délices de la chair sans le raffinement initial; la "grosse tête" sans le tact préparatoire. Et voilà un champ labourable à volonté. Dieu merci, un hadîth de son Prophète, qui est forcément authentique puisqu'il l'arrange, décrète : "lorsque la femme refuse de répondre à l'invitation de son mari, les anges la maudissent jusqu'à l'aube". Eh ben voyons ! Même si un plat mijote sur la cuisinière, ont rajouté les oulémas ! L'enfant-roi, le fils gâté, le mari comblé ! La quadrature du cercle. Peu importe que sa femme soit réduite à un toy; ou qu'elle l'envoie en enfer à chaque passage. Astaghfiroullah en ce jour de Ramadan mais qui a mieux décrit (et décrié) cette "besogne" que Nedjma : "Le servir, puis débarrasser. Rejoindre la chambre conjugale. Ouvrir les jambes. Ne pas bouger. Ne pas soupirer. Ne pas vomir. Ne rien ressentir. Mourir. Fixer le kilim cloué au mur. Sourire à Saïed Ali décapitant l'ogre avec son épée fourchue. M'essuyer l'entrejambe. Dormir. Haïr les hommes. Leur machin (...)" (L'Amande, p. 40).

Heureusement, cette démonstration ne concerne que les Arabo-musulmans du passé. Ceux qui, cernés par les interdits religieux et sociaux, ne pouvaient que se satisfaire dans les bras du "lot" qui leur tombait du ciel, à défaut d'aubader pour l'obtenir. Aujourd'hui, alhamdulillah comme dirait un provocateur, les jeunes arabo-musulmans ont plutôt la cote auprès des Françaises et des Français de souche (les sites de "lopes" à Rebeus, Keturs et Renois font florès, tövbe tövbe...). Après donc les "chambardeuses", les "canons" sont à l'oeuvre. Mais voilà; on a beau chaviré les coeurs, si on ne considère pas la femelle d'en face comme un être humain à respecter au même titre que sa propre mère ou sa soeur, c'est qu'on n'a rien compris à la relation.

Sexologie et sociologie ont forcément partie liée. C'est qu'une Belge a décidé, un beau jour, de filmer le harcèlement dont elle fait l'objet tous les jours (sans fausse modestie !). Résultat : propositions de hum hum en quelques minutes, moult insultes, vingt regards. Une banalité, n'est-ce pas. Sauf que, à y regarder de plus près, on s'aperçoit que les accosteurs-pervers-insulteurs sont presque tous des Arabes, Turcs et Noirs. Ces fameux Rebeus, Keturs et Renois, pour les intimes. Des musulmans, pour aller vite. Et les essentialistes de brandir immédiatement le danger : l'envie débridée des Arabo-musulmans. Leur culture castratrice et son jaillissement sur l'ensemble du corps social. La réalisatrice a pointé, elle, une autre explication, histoire de ne pas se faire récupérer par l'extrême droite : la condition sociale de ces hommes. Du genre à confirmer l'expression "le café du pauvre". Comment a-t-elle établi ce lien, je n'en sais fichtre rien; les harcèlements sexuels se font surtout dans les bureaux, croyait-on, chez les hommes bon chic bon genre. En tout cas, c'est une pirouette réussie...

Évidemment, dans un pays comme la France où complimenter la beauté d'une femme n'a rien d'anormal et est plutôt un "must", nous ne sommes pas outrés plus que cela. Comme le vieux papi qui me soufflait à l'oreille qu'il était contre le voile, ce bout de tissu cachait la beauté des femmes. Tant pis s'il ne voulait pas comprendre que ces femmes voulaient, justement, éviter d'être flattées pour leur beauté. Mais comme les "affamés" de Bruxelles sont précisément de la branche musulmane, ils font spécialement jaser et deviennent, pour le coup, "mal élevés". Il suffit de lire les commentaires des Français de la "France profonde" (à tel point que le site sudouest a dû fermer les commentaires "en raison de nombreux débordements contraires à notre charte"). Le monde tourne à l'envers; les gays envient le bon vieux temps de la "drague classique" et les hétérosexuels font des lois contre la "drague moderne" rapidement taxée de harcèlement... 

Il est vrai que la frustration joue un rôle; l'homme toujours servi par des femmes (d'abord, sa mère, ensuite, sa femme, enfin, sa fille) ne connaît pas les "manières" en la matière. Alors, quand notre lourdingue Robert se met aux oeillades, eh ben ma foi, ça saute aux yeux... Habitué au beurre, à l'argent du beurre, le voilà à l'affût de la crémière. La mère trouve une épouse, ou plutôt une femme, lui, l'honore autant qu'il peut, la trompe autant qu'il peut et ladite femme, qui se croyait dans un monde de fées, doit se transformer en Calypso pour "retenir" le mari, son mari, son homme. Sans aucun sentiment d'amour-propre. "Je suis obligée, j'ai des enfants, tu comprends"; pas vraiment, non...

Le fameux Joulaïbib demanda au Prophète une dispense exceptionnelle pour l'interdiction de la fornication; il n'en pouvait plus, il y était "accro". Celui-ci le fixa et lui demanda : "laisserais-tu quelqu'un faire une telle proposition à ta mère ou à ta soeur ou à ta tante ?". La réponse, évidente, fusa : "non !". Trois fois "non !". Jamais ! Qu'il ose donc ! Bah oui mais les gazelles qu'il se permettait, lui, de chasser, étaient forcément les mères, soeurs et tantes d'autrui. Et le Prophète mit sa main sur sa poitrine et pria : "Ô Dieu, pardonne-lui, purifie son cœur et préserve sa chasteté !". Ce fut difficile mais il réussit : aujourd'hui, dans la tradition islamique, Joulaïbib passe pour un modèle de chasteté. C'est le saint patron des parangons de vertu. A bon entendeur...