lundi 9 novembre 2009

Sexologique

C'est donc décidé; les potaches anglais vont apprendre les méandres de la vie sexuelle. Ou plutôt les moyens de faire la chose sans engrosser leurs copines. C'est qu'ils ne savent pas comment s'y prendre; résultat : beaucoup d'adolescentes enceintes et donc beaucoup d'avortements. Détresse donc avortement, comme on le sait. Bêtise donc avortement, comme on l'a compris. C'est comme ça. L'irresponsabilité portée aux nues.


L'on apprend à l'occasion que devant le Royaume-Uni en matière de taux de grossesse des adolescentes, se bousculent le Mexique, la Turquie et les Etats-Unis. Et l'adolescente consciente, toujours aussi sérieuse et impeccable, c'est la Néerlandaise. Evidemment. Ils sont comme ça les Néerlandais, Danois, Suédois, Norvégiens et Finlandais; toujours des modèles. Evidemment, ce n'est pas que les éphèbes et minettes néerlandais soient prudes; que nenni ! C'est qu'à l'école, on leur apprend des choses; ils peuvent ensuite se déniaiser en toute sérénité. Pas de grossesse, pas de détresse et naturellement pas d'avortement. La panacée. D'ailleurs, les maîtresses, nous dit-on, n'y vont pas par quatre chemins : "bon, écoutez bande de sauvageons, vos parents vous mentent, ce ne sont pas les cigognes qui vous déposent dans les berceaux; ils font comme ça, ouvrez la page 47 et admirez vos parents !", "j'ai honte Maîtresse", "t'as pas le droit mon cochon ! Le ministère nous l'impose : ouvre bien les yeux, après c'est la sécu qui paie les avortements que tu vas occasionner un jour ou l'autre", "bah nan, moi je veux être prêtre","bah tant mieux, t'en auras autant besoin"...

S'il y a bien une création qui passionne les hommes, c'est la femme. La mère, la soeur, la copine, la femme, la fille, la petite-fille. On les aime, c'est comme ça. Ca tombe bien, elles aussi. D'ailleurs, les hommes préféreraient papoter avec des femmes plutôt que boire des bières avec leurs poteaux; les experts nous l'apprennent. L'homme peut donc être romantique; parler avec une femme. Comme une copine. Sans rien attendre en retour. Ca tombe bien, les femmes adorent raconter leur vie; et celle des autres. Et elles pinaillent toujours, c'est un fait : il faut réciter le chapelet plusieurs fois par jour : "Ouais c'est vrai, haha, bon bah maintenant, on va passer...", "attend, redis-le moi que tu m'aimes","je ne peux pas faire sans toi", "mais encore ?", "tu es la femme de ma vie", "ouais...", "la mère de mes enfants"... Et l'homme n'avouera jamais, évidemment. Quoique. On n'a pas vu plus coulant qu'un homme en rut. C'est l'occasion rêvée pour lui arracher de la bouche, amour, émeraude, et autres objets de valeur.

Les sondages, enquêtes, recherches scientifiques nous apprennent à nous connaître davantage. Ainsi, il avait été demandé aux femmes de bien vouloir nous avouer ce qu'elles pensent des hommes qui fréquentent leur plumards. Les Allemands sont les pires des amants; ils puent, nous apprend le sondage. Rien que ça ! Les Anglais, en deuxième position, seraient trop paresseux. Si la paresse, c'est être un des pays où le taux de grossesse des adolescentes est le plus élevé, on ne peut que dire "elhamdulillah". On n'arrive pas à imaginer leur position si les Anglais étaient moins indolents... Les Suédois sont trop rapides, les Hollandais rustres (pas tant que ça, ils sont champions en matière de savoir-faire), les Américains dominateurs, les Grecs trop sentimentaux, les Gallois trop égoïstes, les Ecossais trop gueulards, les Turcs trop suants et les Russes trop poilus. Des Russes poilus ! La meilleure... La palme revient aux Latins : Espagnols, Brésiliens, Italiens, Français suivis par les Irlandais, Sud-Africains, Australiens, Zélandais, Danois et Canadiens. Un Nordique pour mari, un Latin pour amant devrait faire l'affaire. Les canons de la beauté ne peuvent être identiques pour tout le monde. Mais la performance au lit est beaucoup plus objective et c'est toujours les femmes que l'on interroge pour balancer sur leurs amants.

Evidemment, les autorités religieuses se sont immédiatement dressées contre ce projet; elles préfèrent vanter le mariage et l'abstinence pré-nuptiale, deux archaïsmes. Mais la religion n'est-elle pas le pôle par excellence de l'archaïsme dans nos sociétés modernes ? Et les Français adorent montrer à chaque occasion qu'ils se sont sécularisés; les enfants issus de parents non mariés représentent 52 % des naissances. "Mais on s'aime, c'est l'essentiel nan ?". Bien sûr. D'ailleurs, mariage signifie paperasses, délais, procédures, régime matrimonial, éventuellement divorce. Et les curés ne sont pas contents, "ne forniquez pas, venez !", "bah nan, la France est laïque et elle le restera !", "mais c'est quoi le rapport ?", "on s'en fout du rapport, je récite ma leçon"...


Evidemment, l'éducation sexuelle est une nécessité. Comme ma mémoire visuelle est excellente, comme par hasard, je me souviens toujours d'un cours relatif à ce sujet quand j'étais en CM2 ! Une maîtresse en train de nous expliquer l'organe masculin, gênée aux entournures, les garçons regardant ailleurs, les filles les yeux fixés sur nous plus que sur les diapositives. Le sentiment de honte. Il faudra apprendre ce sentiment aussi dans les écoles. Avoir honte, balbutier, être gêné, etc. Ca serait utile. Education sexuelle, c'est bien. Education morale en rab, ça serait mieux. Mais bon, un autre archaïsme. Le fléau des temps modernes, c'est qu'on ne sait plus rougir. "Mais on se libère, arrête de pleurer, regarde ma mère, elle me met des préservatifs dans ma sacoche, c'est moderne non ?", "bah oui, tu as raison, moi je pense même qu'il faut abolir l'interdiction de l'inceste, après tout, c'est qui qui nous l'a imposée, hein ?"


Les temps modernes : un seul démon suffit pour dévisser les plus fermes fondations. L'essentiel, ce n'est pas de réprimer les idées pernicieuses, c'est d'éviter leur éclosion dans l'esprit humain. Une fois que les plus viles pulsions sont titillées, elles finissent par devenir légitimes. Si bien que l'on en vient à tourner des films pornographiques mettant en scène deux frères jumeaux ou encore, préparez les sacs de vomissement, un père et son fils ou une mère et son fils !!! Mais le paradigme ne change pas: il faut comprimer sa légitime indignation de peur de passer pour rétrograde. Il est impérieux d'être rétrograde ! Wallâhi...