C'est que l'homme est ainsi fait. Il désire. Il veut. Il aime ça. Ca naît, ça dure et ça s'évanouit. Mais ça naît toujours, le désir sexuel. Un poison installé en nous. Un sentiment naturel, donc. Mais certains ont estimé que cette nature devait être "dressée". Allons donc.
Les prêtres catholiques, comme on le sait, ne peuvent pas se marier. Ils sont tenus au célibat; histoire de penser à autre chose. Un peu mieux que les "réguliers" qui, eux, sont tenus à la chasteté. Nuance. Le Père Alain de la Morandais y tient, c'est que l'auto-érotisme est permis pour les premiers...
La théorie voudrait qu'ils fassent don de leurs personnes pour Dieu et les hommes. Et ils travaillent beaucoup; de grands savants, aucun doute. Comment ne pas admirer un homme qui parle plusieurs langues, qui discute aisément aussi bien des Evangiles que du Coran, qui garde à toute épreuve une face apaisée, déterminée, confiante ! Et les soeurs ! Une vie de sacrifice, d'amour, de résignation à faire pleurer de rage un laïciste régulier.
Mais comme interdire une chose revient toujours in fine à lui rendre honneur, il fallait s'attendre à des déraillements. "Le moins de péché possible, c'est la loi de l'homme. Pas de péché du tout est le rêve de l'ange. Tout ce qui est terrestre est soumis au péché. Le péché est une gravitation" (Victor Hugo, Les Misérables). Si bien que l'Eglise catholique est quasiment devenue le point de rencontre des pères de la débauche. Pis, de l'ignominie. L'on s'en prend à des enfants. Et toujours la même bêtise : la hiérarchie celait. Des hommes de religion; de Vérité; de Dieu...
Le Vatican est obligé d'intervenir, c'est dire. Le clergé des Etats-Unis n'en finit toujours pas de solder sa "dette" envers les victimes. Maintenant, c'est celui de l'Irlande. Encore une fois le même discours : "profondément choqués par l'ampleur et la perversion des abus, et couverts de honte face à l'ampleur des dissimulations", "Nous reconnaissons que cela est le signe d'une culture qui était répandue au sein de l'Eglise". Eh ben...
La religion est pernicieuse, assurément. Il faut faire quelque chose. Surtout quand elle en vient à produire des pervers. "Ouais, d'abord, tiens je le dis, l'Eglise est un formidable bordel !", "chut mon petit ! Ne dis pas ça, c'est contraire à l'héritage chrétien de la France, le Président l'a dit lui-même, les musulmans doivent se taire"... Le Président de la République ne vient-il pas de lancer un ultimatum à ses "compatriotes musulmans" : "mais faîtes ça dans l'art vous aussi ! Ne heurtez pas les vieilles dames avec vos minarets et vos barbes et voiles ! Respectez l'héritage chrétien ! les valeurs de la République !". Laïcité et héritage, deux termes opposés dans la même phrase...
Soyons donc interventionniste c'est-à-dire républicain, un instant. Après tout, comme personne ne se gêne pour pointer le bout de son nez dans les pratiques musulmanes... Libérons les ecclésiastiques ! Vive Charles Chabert ! Il faudrait abolir l'obligation du célibat. Au nom de la dignité humaine. Ou interdire l'Eglise, d'ailleurs; tout le monde se gargarisait de la condamnation de l'Eglise de scientologie. Ils ne pensent qu'à "ça", on l'a compris désormais. Ils souffrent. Un mandat d'arrêt international contre Sa Sainteté serait le bienvenu aussi; non-assistance à personne en danger. Benoît XVI faisait le malin en attirant les anglicans mariés, qu'il s'occupe d'abord de ses calotins dépravés...
Au point où nous sommes arrivés, un référendum sur la question ne sera pas de trop, nous pensons. "Dignité humaine, coco; c'est capital", "désolé, héritage chrétien, on ne peut rien faire, c'est comme ça, jeannot"...