lundi 7 mars 2011

Quand Jules Ferry rêvait : "Les questions de liberté de conscience ne sont pas des questions de quantité : ce sont des questions de principe"...

C'est donc ainsi. "Héritage chrétien" et "racine juive". Voilà l'ADN de la France. Monsieur le Président de la République l'a dit en personne. Et il a raison. Politiquement, historiquement, économiquement et culturellement. On ne va tout de même pas inventer à la Nation, une branche musulmane. Les musulmans d'Algérie n'étaient pas citoyens, on ne va pas prétendre le contraire. Non non, ça serait pure démagogie. Quoiqu'on ne sait jamais avec le Président. Il aime distribuer des "louanges de circonstances". L' "héritage chrétien", c'était devant les catholiques et la "racine juive" devant le CRIF. Peut-être que devant le CFCM, un jour,...


Le ministre de l'Intérieur allemand y est allé franco, lui : "Der Islam gehört nicht zu Deutschland". Et le représentant des Turcs d'Allemagne a immédiatement sorti les gants de boxe : "Wenn der Innenminister den Streit sucht, wird er ihn bekommen". Un béotien, assurément. Heureusement pour la France, les musulmans de céans sont plus lisses. Le CFCM s'excuse de devoir publier de temps en temps des communiqués pour rappeler le principe de laïcité ou demander de cesser de nous stigmatiser, nous autres citoyens FRANÇAIS mais musulmans. Ça arrive...


Depuis le temps pourtant, on avait compris. D'accord, la "culture" islamique ne fait pas partie de l'identité profonde de notre pays. En France, effectivement, les femmes voilées restent cloîtrées, on les dénomme "soeurs" et on leur voue un très grand respect. Du coup, quand leurs "consoeurs" musulmanes descendent dans les rues pour acheter du pain, les Français, les vrais, ceux de souche, de l'histoire longue et des sépultures, sont choqués. Oui, les Français, les authentiques, ne se perdent pas dans des salamalecs quand ils se croisent dans l'ascenseur; un simple "bonjour" et un hypocrite "au revoir" suffisent. Oui, les Français, les purs, sont des gens polis et ne comprennent pas l'hostilité de certains barbus à la mixité des sexes; les femmes et les hommes vivent en bonne intelligence, en toute égalité, dans les conseils d'administrations des plus grandes sociétés françaises, dans les assemblées parlementaires et surtout dans les foyers. Les études ont beau avancer le terrible chiffre de 80 % pour souligner la proportion des femmes dans les tâches ménagères, c'est du pipeau. Seulement 20 % des femmes occuperaient des postes de direction dans l'administration et 10 % dans les entreprises. C'est une farce. Oui, les Français, les canoniques, ne comprennent pas comment un livre saint peut autoriser la polygamie; car dans le pays, l'adultère est toujours un délit pénal et une cause péremptoire de divorce. Et surtout les Mitterrand et autres célébrités qui entretiennent maîtresses et assimilées ont, sans aucun doute, une ascendance islamique. Et l'assemblée nationale n'a nullement honoré, par une minute de silence, un des siens qui avait tué sa maîtresse...


Et surtout, les Français, les idéaux-typiques, sont pour la plupart athées et agnostiques. Résultat : on vit sous l'empire de la loi de séparation de 1905 mais avec l'état d'esprit de 1904 (cf. Jean Baubérot, L'intégrisme républicain contre la laïcité, pp. 161-174). Car les Français de souche reprochent aux musulmans de croire dur comme fer à cette fameuse laïcité de 1905. Alors que celle de 1904, celle du père Combes, sied plus à l'air du temps. Ce qu'on reproche aux musulmans français, c'est, au fond, de casser cette harmonie née du désenchantement. On doit tous êtres pécheurs, histoire de souder les rangs, face à un probable Dieu. C'est la psychologie du laïciste athée, un croyant comme les autres, en réalité : "je suis un croyant comme toi mais moi je pèche, alors toi aussi pèche, j'ai peur de me retrouver seul devant Dieu !". Combes n'était-il pas un séminariste...


Et on en vient légitimement à s'interroger sur la place de l'islam dans cette configuration, une religion si lointaine aux "moeurs républicaines", la fameuse "religion civile". Des gens se prosternent le fessier en l'air, jeûnent, vont se perdre dans les déserts en Arabie pour tourner autour d'un cube noir avec des millions de blancs, jaunes et noirs et en reviennent requinqués ! Quelle drôle de religion ! Alors que la Raison, fille des Lumières, mère de l'Idée-République, devrait suffire. Ces musulmans sont animés par l'instinct grégaire, par-dessus le marché. Les études ont beau démontré que les mariages mixtes explosent, que le nombre de lycées musulmans est inférieur à celui des lycées catholiques et juifs, que les parents fuient les banlieues pour assurer un meilleur avenir à leurs enfants et que les listes communautaires n'ont jamais percé lors des élections. Tronquées, assurément.


Un ministre de la République en vient à interdire aux mères voilées de prendre part aux sorties scolaires (décidément, on ne les aime que cloîtrées, dans ce pays). Motif : elles deviennent fonctionnaires pour une poignée de minutes. Donc ? Bah il faut que Madame Al-Hasnaoui, par exemple, "se la joue" fonctionnaire neutre. Elle est sans doute la femme de l'épicier du coin, tout le monde la connaît, toutes les maîtresses, tous les parents d'élèves, toutes les associations de parents la connaissent. Mais le directeur va quand même lui dire, toute honte bue, qu'elle ne pourra plus être "des leurs"; qu'elle ne pourra plus distribuer des boissons et des gâteaux, tenir la main aux écoliers, dont elle a beau connaître les prénoms par coeur puisque du même quartier. Désormais, elle pue. Au nom de la laïcité nouvelle version.


De bons chrétiens ont décidé de tenir des conventions sur l'islam. La deuxième religion de France. Monsieur Copé se fait ses petites fiches : par exemple, imposer les prêches en français, ça serait pas mal. Et les vieux de la première génération qui ont toujours du mal avec cette langue, se demanderont ce qu'ils font dans un édifice religieux où ils ne comprennent plus la "langue de travail". Et on sera contents. Un grand pas, assurément. Jadis, l'abbé Grégoire ne disait pas autre chose pour les juifs : "lorsque pour des affaires indispensables de leur religion, ils seront obligés de tenir conseil et de voter, un commissaire royal surveillera ces assemblées où tout sera traité en langue vulgaire" (Danièle Lochak, Le droit et les Juifs, p. 22). La République continuera à garantir, en théorie, le libre exercice du culte; article 1er de la loi de 1905, excusez du peu. Et à chaque fois qu'on verra le Sieur Copé chiper un micro pour exposer une nouvelle idée phare, on se rappellera cette phrase de Claude Chabrol et on apprendra à ne plus le prendre au sérieux : "Je pense qu'il faudrait instituer pour les hommes politiques une punition appropriée, le châtiment corporel élémentaire, autrement dit la fessée. C'est la seule manière d'empêcher les récidivistes de nuire. C'est pire que la peine de mort. Évidemment, la peine de fessée serait prononcée par la justice et par elle seule. Cela peut paraître complètement futile, mais je crois que cette idée restera comme le principal apport de mon existence à la société"... (Le plus drôle de l'humour de Coluche à Jean Yanne, pp. 109-110).


Il faudrait aussi imposer, à mon humble avis, aux associations cultuelles islamiques d'ouvrir leurs portes aux athées, chrétiens, juifs et je dirais même bouddhistes, histoire d'augmenter le "fun". Les appels à la prière sont déjà interdits, ça tombe bien. Il faudrait interdire les cours coraniques, les soutanes des imams, les calottes, les chapelets. Il faudrait déchirer le Coran, d'ailleurs; et sur la place publique. Je propose de faire lire la Constitution française chaque vendredi sur les quelques minarets de France. Quant à la viande halal, il faut, évidemment, supprimer cette bizarrerie. La circoncision, on attendra un peu. Le jour où les juifs seront d'accord, on la supprimera également. Les cantines scolaires qui tournent également avec les impôts des citoyens musulmans, refuseront de servir des plats halal. Idem dans les hôpitaux.


Et nous autres Français musulmans, nous présenterons une adresse à l'assemblée nationale, copiée sur celle des Juifs du 31 août 1789 : "Messeigneurs, nous venons vous prier de mettre fin à la longue oppression d'un peuple entier, en le rappelant aux droits communs d'humanité et de cité (...). Nous vous supplions de nous maintenir dans le libre exercice de nos rites et usages et de conserver nos mosquées, nos imams et nos associations cultuelles"... Ou devrait-on peut-être réunir une convention islamique et lui poser ces fameuses 12 questions que Napoléon avait posées aux Juifs avant de les prendre pour des êtres humains :

1) Est-il licite aux juifs [musulmans] d'épouser plusieurs femmes ?

2) Le divorce est-il permis par la religion juive [musulmane] ? Le divorce est-il valable sans qu'il soit prononcé par les tribunaux, et en vertu de lois contradictoires à celles du Code français ?

3) Une Juive [musulmane] peut-elle se marier avec un Chrétien, et une Chrétienne avec un juif [musulman] ? Ou la loi veut-elle que les Juifs [musulmans] ne se marient qu'entre eux ?

4) Aux yeux des Juifs [musulmans], les Français sont-ils leurs frères, ou sont-ils des étrangers ?

5) Dans l'un et dans l'autre cas, quels sont les rapports que leur loi leur prescrit avec les Français qui ne sont pas de leur religion ?

6) Les Juifs [musulmans] nés en France et traités par la loi comme citoyens français, regardent-ils la France comme leur patrie ? Ont-ils l'obligation de la défendre ? Sont-ils obligés d'obéir aux lois et de suivre toutes les dispositions du Code civil ?

7) Qui nomme les Rabbins [imams] ?

8) Quelle juridiction de police exercent les Rabbins [imams] parmi les Juifs [musulmans] ? Quelle police judiciaire exercent-ils parmi eux ?

9) Ces formes d'élection, cette juridiction de police judiciaire, sont-elles voulues par leurs lois, ou seulement consacrées par l'usage ?

10) Est-il des professions que la loi des Juifs [musulmans] leur défende ?

11) La loi des Juifs [musulmans] leur défend-elle de faire l'usure [d'emprêter de l'argent] à leurs frères ?

12) Leur défend-elle ou leur permet-elle de faire l'usure aux étrangers [d'emprêter aux banques] ?

Madame le Président de la République Marine Le Pen devrait s'affairer à cette tâche dès les premiers jours de son mandat en 2012. C'est donc une manie de la "France éternelle" que de convoquer, une par une, à peu près tous les cent ans, les différentes communautés qui essaient de la composer, pour lui arracher des serments de fidélité. D'un côté, c'est apaisant. En 2111, on rigolera comme on le fait aujourd'hui pour Napoléon et son délire. Ce n'est donc qu'un mauvais moment à passer. Dans un siècle, la victime sera une autre communauté. Qui d'ailleurs ? Les Mormons, peut-être. J'aurais 127 ans en 2111. Je ferais partie d'une religion respectable pour l'époque, nanik...


Régis Debray, un de ceux qui savent encore manier les bonnes formules (et qui, comble du paradoxe, ne siège toujours pas à l'Académie française !), disait jadis : "La démocratie, c'est ce qui reste d'une république quand on éteint les Lumières". Eh bien, nous, nous disons : éteignons les Lumières et permettons à ceux qui le veulent, à commencer par les religieux et religieuses de l'ordre régulier chrétien, de vivre dans leurs cavernes, leurs caves, leurs ténèbres. Car si la démocratie libérale m'honore en me laissant au milieu du gué, la république m'avilit en me prenant pour du bétail. Le choix est vite fait... Nous n'avons pas de cerveau à vendre. Ni bride ni éperon. Respect !
Ah j'oubliais, les Juifs de Paris avaient encore dit en 1789, "un objet unique domine et presse toutes nos âmes; le bien de la Patrie et le désir de lui consacrer toutes nos forces". Nous, musulmans de France, pensons la même chose. Wallâhi. Il suffit juste de nous en donner l' opportunité. Vive la France ! Vive la Démocratie ! ;)


Signé un troglodyte.