mercredi 7 décembre 2011

De la stigmatisation des musulmans

Si j'ai à soutenir le droit que nous avons de stigmatiser les femmes voilées et leurs maris, frères et fils barbus, voici ce que je dirai :

Les peuples d'Europe ayant enquiquiné les protestants et exterminé les juifs, c'était au tour des musulmans de servir de curée à leur inextinguible besoin d'avoir des ennemis.

La vie serait morne, si l'on ne faisait pas disserter les intellectuels sur des sujets aussi graves que le périmètre d'un bout de tissu.

Celles dont il s'agit sont voilées de la tête au cou; et elles ont des dents si jaunes qu'il est presque impossible de les plaindre.

On ne peut se mettre dans l'esprit que Rousseau, qui est un Etre très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout enveloppé.

On ne peut se mettre dans l'esprit non plus que Badinter, féministe en chef du pays, qui lutte vigoureusement contre l'interdiction de la prostitution au nom de la liberté des femmes, finisse sans raison prohibitionniste lorsqu'il s'agit de la liberté des femmes voilées.

L'idée de vivre-ensemble qui s'accommode très bien des insultes des caricaturistes et des comédiens à l'encontre des valeurs religieuses de leurs concitoyens, ne peut qu'exiger des femmes musulmanes qu'elles consentent à quelques sacrifices mineurs en ôtant leur fichu de la vue de leurs très chers concitoyens.

Il est si naturel de penser que c'est la chevelure à l'air qui constitue l'essence de l'humanité, que les peuples d'Asie et d'Afrique, qui les voilent et les violent, privent toujours les femmes voilées du rapport qu'elles ont avec nous d'une façon plus marquée.

Une preuve que les femmes voilées n'ont pas le sens commun, c'est qu'elles font plus de cas d'un hypothétique au-delà que d'une vie digne ici-bas, qui, chez les nations policées, est d'une si grande conséquence.

Il est inélégant d'invoquer une obscure loi de 1905 qui assure la liberté de conscience, au début d'un nouveau siècle où socialistes et droitistes se rejoignent enfin sur l'urgence de chasser les femmes vêtues de foulard.

Il est impossible que nous supposions que ces femmes-là soient des êtres humains; parce-que, si nous les supposions des êtres humains, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes rousseauistes.

De petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux musulmans. Car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des Laborde, Richard, Glavany et consorts, qui font tant de lois inutiles, d'en faire une générale en faveur de la décence et de la liberté ?