dimanche 13 janvier 2008

Aimer la France


Les élections municipales arrivent à grands pas. Si le désintérêt des Français d’origine turque à la politique de leur pays est proverbial, leur hésitation à revendiquer l’affiliation à la patrie française continue de m’exaspérer. Rien ne nous interdit d’aimer la France. A l’inverse, le hadith « L’amour de la patrie relève de la foi » fait figure de socle spirituel à notre engagement réel et sincère aux côtés de nos compatriotes. L’islam accorde une importance significative à l’amour de la patrie.

Il m’est arrivé d’entendre des propos primaires et franchement insensés dans la bouche de personnes qui, nées en France, vivant et travaillant ici, restent perplexes sinon rétives à l’idée de parler de la France, comme de notre patrie. Nous sommes Français. Point. Notre avenir est ici. Personne ne doit se leurrer. Aucun de nous retournera en Turquie. Seuls les liens du cœur seront au plus fidèlement préservés.

La conception française de la nation permet à chacun d’entre nous de se sentir chez lui, avec les siens et de s’investir pleinement et loyalement pour l’ensemble de la communauté. Contrairement à la conception allemande de la nation qui privilégie le sang et la langue, l’approche française donne de l’importance au vouloir vivre ensemble, au désir de mener un bout de l’existence ensemble, librement et sincèrement.

Aimer la France pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle a. Voilà un code de conduite qui s’impose à notre conscience. Certes, il est légitime de s’interroger sur sa politique d’intégration, de dénoncer les torts qu’il nous arrive de subir et de se sentir frustrés dans telle ou telle circonstance mais il est absurde de s’enferrer dans une bouderie apostasiante. C’est un non-sens des plus ineptes. Le rejet de certains doit nous conduire à redoubler d’efforts pour imposer notre réalité, notre existence et finalement notre légitimité.

La France est notre patrie. Nous y sommes nés, nous y vivons quotidiennement, elle nous nourrit, nous abrite, nous accorde les conditions matérielles nécessaires à notre subsistance. L’Imam Ali a dit : « Aucun pays n’est pour toi meilleur qu’un autre ; le meilleur pays pour toi est celui qui t’accueille ». Se désintéresser du sort de notre patrie, c’est se renier, c’est démissionner et finalement trahir. A bon entendeur, salut !