Les Gazaouis dînaient par coeur jusqu'à hier. Les portes s'ouvrirent (ou furent plutôt défoncées); ils affluèrent mains dessus mains dessous vers le voisin de cocagne. D'ailleurs celui-ci en a profité; il voulait les bouter hors de sa terre mais les charognards ont supplié. On a donc décidé de qualifier une opération indélicate en opération humanitaire. Officiellement, les Portes restent ouvertes pour leur survie. Mais c'est un vol directement indirect. Les maquignons jubilent. Moubarak reçoit, torse bombé comme à son habitude, les chaleureuses félicitations; il a daigné se préoccuper de leur sort; on le remercie. Il est content. Il a fait oeuvre pie.
Les Israéliens, à raison, persistent; ils en ont marre de recevoir des bombes. Ils veulent punir dirigeants, responsables terroristes et population. Ca leur est égal. Le vase est plein. Naturellement, ça éclabousse un peu partout. La "Haut Commissaire aux droits de l'Homme", la vénérable Louise Arbour dénonce, quant à elle, à raison aussi, une "punition collective". Tout le monde a raison, ça commence à affoler.
Le Conseil des droits de l'Homme, réunis d'urgence sur les instances des pays arabes, va tellement vite qu'il ne dénonce que l'impair d'Israël. Rien n'est dit de ces fameuses bombes (qui, sans doute détail occulté par une approche idéologique, méritaient une condamnation identiquement ferme). C'est la diplomatie des droits de l'Homme, l'art de perdre du temps pour en perdre réellement. Tout le monde se fout complètement de sa résolution !
Bref, les mêmes trinquent, les mêmes sont mis au pilori, les mêmes se réunissent, palabrent, rédigent, publient. Résultat: pas un iota.