Une amie, affolée et visiblement fière de l'être m'a posé une question toute bête et très classique: sexe puis amour ou amour puis sexe ? J'ai fait ça donc je l'aimerai ou j'ai fait ça donc je l'aime ? Sa question m'a semblé incomplète parce-qu'il y a aussi sexe sans amour (ce qu'elle feint de ne pas comprendre et ce qui, au demeurant, ne me surprend pas puisqu'elle prend la posture de la fille attachée aux sentiments, à la noblesse du geste, cherchant une raison à tout même à l'aubade de nuit) et amour sans sexe (le fameux "platonique", le plus pur selon Platon). Comme si ces deux termes étaient liés, comme si l'un cherchait désepéremment l'autre. Comme si j'étais psy ou sexologue ou un vieux de la vieille !
D'ailleurs, elle ne veut pas parler d'elle, ça lui est venu "comme ça". Une brusque réflexion et paf, elle trouvé haleine à mes côtés, le devin de Vénus.
Rouge comme une pivoine, elle veut que l'on s'envole dans le monde sédatif de la théorie. C'est bien la théorie. On se dépouille avant d'aller la voir. On espère toujours qu'elle nous réconfortera ou qu'elle nous consolera ou qu'elle étendra le champ des possibles. Parler de ce sujet si lié aux sens dans une perspective théorique ! Presque risible mais jamais anodin. Sans doute un aveu.
Bref, je ne suis pas psy. Elle me "prend la tête". Je lui jette donc ma réponse à sa tête: sans commentaire. Elle insiste, je l'ignore. Elle lance une nouvelle attaque: le sexe est-il envisageable sans amour pour le complice ? Tac au tac: pratiquement, oui; moralement, non. Elle est dans mes eaux.
A la réflexion, je me rends compte que j'ai mal répondu. Dans tous les cas, oui. Le sexe est envisageable sans amour (pour l'autre participant du "congrès", j'entends) mais il faut être amoureux de quelqu'un d'autre. Sinon, c'est du libertinage. Parce-que aimer, c'est déjà trahir. L'infidélité est consubstantielle à l'amour. Sans elle, l'amour ne serait que vulgaire attirance. L'amour et le sexe ne se situent pas au même niveau. On peut donc les envisager séparément. Si l'amour, c'est regarder ensemble vers la même direction (je crois que c'est de Saint-Exupéry), le sexe, c'est se regarder, c'est tâter, c'est le plaisir immédiat. Le sexe, c'est un échange entre deux corps. Il relève du cerveau, de l'animalité naturelle de l'homme. L'amour, c'est une histoire de coeurs, c'est noble. Le sexe, c'est un besoin naturel. On est tous portés à la chair. C'est comme ça. L'amour, c'est une pause dans la vie. Ca tombe rarement et ça s'évapore rapidement. C'est également naturel mais ce n'est pas un un besoin. C'est compressible. Le désir, quant à lui, c'est la cause du premier et la conséquence du second. L'amour, c'est une connivence, une palpitation, l'inracontable, l'inexplicable, le respect mais sûrement pas un simple enlacement des corps. Le sexe, c'est une modalité de l'amour, non sa cause.
Voilà. J'ai répondu à sa question. J'ai même répondu à sa première question. Toute penaude, elle se retire de...Canossa.
Elle aura compris le fond de ma pensée: le libertinage est une humiliation mais pas l'infidélité et le sexe immodéré n'affermit pas l'amour. Il l'efface à petit feu; trop de sexe tue l'amour puisque l'être aimé devient alors interchangeable. Il faut donc se "défouler" ailleurs...pour la bonne cause: ne pas descendre l'être aimé de son piédestal. Lorsqu'il descend, c'est fini.
Rouge comme une pivoine, elle veut que l'on s'envole dans le monde sédatif de la théorie. C'est bien la théorie. On se dépouille avant d'aller la voir. On espère toujours qu'elle nous réconfortera ou qu'elle nous consolera ou qu'elle étendra le champ des possibles. Parler de ce sujet si lié aux sens dans une perspective théorique ! Presque risible mais jamais anodin. Sans doute un aveu.
Bref, je ne suis pas psy. Elle me "prend la tête". Je lui jette donc ma réponse à sa tête: sans commentaire. Elle insiste, je l'ignore. Elle lance une nouvelle attaque: le sexe est-il envisageable sans amour pour le complice ? Tac au tac: pratiquement, oui; moralement, non. Elle est dans mes eaux.
A la réflexion, je me rends compte que j'ai mal répondu. Dans tous les cas, oui. Le sexe est envisageable sans amour (pour l'autre participant du "congrès", j'entends) mais il faut être amoureux de quelqu'un d'autre. Sinon, c'est du libertinage. Parce-que aimer, c'est déjà trahir. L'infidélité est consubstantielle à l'amour. Sans elle, l'amour ne serait que vulgaire attirance. L'amour et le sexe ne se situent pas au même niveau. On peut donc les envisager séparément. Si l'amour, c'est regarder ensemble vers la même direction (je crois que c'est de Saint-Exupéry), le sexe, c'est se regarder, c'est tâter, c'est le plaisir immédiat. Le sexe, c'est un échange entre deux corps. Il relève du cerveau, de l'animalité naturelle de l'homme. L'amour, c'est une histoire de coeurs, c'est noble. Le sexe, c'est un besoin naturel. On est tous portés à la chair. C'est comme ça. L'amour, c'est une pause dans la vie. Ca tombe rarement et ça s'évapore rapidement. C'est également naturel mais ce n'est pas un un besoin. C'est compressible. Le désir, quant à lui, c'est la cause du premier et la conséquence du second. L'amour, c'est une connivence, une palpitation, l'inracontable, l'inexplicable, le respect mais sûrement pas un simple enlacement des corps. Le sexe, c'est une modalité de l'amour, non sa cause.
Voilà. J'ai répondu à sa question. J'ai même répondu à sa première question. Toute penaude, elle se retire de...Canossa.
Elle aura compris le fond de ma pensée: le libertinage est une humiliation mais pas l'infidélité et le sexe immodéré n'affermit pas l'amour. Il l'efface à petit feu; trop de sexe tue l'amour puisque l'être aimé devient alors interchangeable. Il faut donc se "défouler" ailleurs...pour la bonne cause: ne pas descendre l'être aimé de son piédestal. Lorsqu'il descend, c'est fini.