Les Kurdes ont-ils droit à former un Etat ? Sûrement. Ils forment une nation, tout aussi respectable que la nation française, la nation turque, la nation mongole, etc. Mais la nation kurde pose problème: elle n'a jamais eu d'Etat dans l'histoire, elle n'a jamais eu un territoire indépendant, elle a vécu sous le joug des uns et des autres. Les Kurdes sont à la fois Turcs, Syriens, Irakiens et Iraniens. Sont-ils toujours Kudres ? Difficile à dire. Mais qu'importe; le vouloir vivre ensemble est là, ils forment donc une nation. Mais une nation sans terre comme les Palestiniens. Mais les Palestiniens ont un ressort géographique, ils ne demandent aucune récupération injuste à tel ou tel pays. Ils veulent juste reprendre leurs contrées et y dresser un Etat. Les Kurdes, c'est autre chose: leurs terres ne leur ont jamais appartenu. Ils revendiquent donc un peu à la Syrie, pas mal à l'Iraq et à l'Iran et beaucoup à la Turquie. Tout en sachant que ces pays s'époumonent à dire que les Kurdes sont les frères des Turcs, des Syriens, des Iraniens, et des Irakiens. Ce sont des frères. Le hic, c'est c'est qu'ils veulent sortir de ces familles pour devenir une fois dans leur histoire des "autres". Etre un Etat-nation. Est-ce possible ? Je ne pense pas. C'est très difficile de donner des terres. Combien de familles françaises se battent comme des chiffonniers pour grappiller quelques centimètres passés malencontreusement sur le ressort du voisin après que celui-ci a bougé le mur mitoyen. La Cour de cassation ronchonne. Vous imaginez les Etats ! Le droit de propriété, c'est sacré, c'est écrit partout même au ciel. On ne donne pas comme ça ! Que faire ? C'est la question la plus grave qui trotte dans l'esprit des dirigeants du Moyen-orient à l'heure actuelle. Ils s'épient, ils se défient: surtout pas de concessions aux Kurdes sinon c'est le morcellemnt des territoires. C'est triste mais c'est comme ça. Les Kurdes auront sans doute un Etat au nord de l'Iraq mais ça sera l'Etat des Kurdes d'Iraq. Et les autres ? Rien à faire. Ils sont adoptés par les Turcs, les Syriens et les Iraniens. On peut leur offrir des droits particuliers, des droits culturels plus élargis, un bien-être écononique réel mais pas plus. On ne peut pas. Et ils ne doivent pas insister. Tout le monde est contre.
Les Kurdes sont ainsi faits: ils vivent soit chez les autres proches soit chez les autres autres (en exil par exemple). Mais ils restent respectables. Le respect, c'est bien. La reconnaissance, c'est mieux. Mais c'est un château en Espagne. Peut-être qu'un jour l'ONU décidera de leur réserver une place dans cette partie du globe où ils sont chez les autres mais aussi un peu chez eux.