vendredi 17 septembre 2010

Vous avez dit nauséeux ? Pécaïre !

Évidemment avoir un ministre de l'Intérieur qui a été condamné pour "injures raciales" n'arrange pas les choses. On se croirait dans un État moyennement démocratique : on expulse des Roms parce-qu'ils sont précisément Roms (le ministère de l'Intérieur prend le plus sérieusement du monde une circulaire dans ce sens), l'exécutif s'en prend aux journalistes et n'en démord pas, le Parlement lèse la liberté de religion de certaines musulmanes et avoue éhontément qu'il s'aventure, les gouvernants se vautrent dans une frénésie de passe-droits alors que l'affiche "République irréprochable" n'a pas encore eu le temps de jaunir, etc. Ce n'est pas la Turquie non, la France. FRANCE.

C'est vrai qu'être tancé à la fois par le Saint-Père, l'ONU, le Conseil de l'Europe et l'Union européenne demande un effort singulier. Surtout quand il s'agit de "la patrie des droits de l'Homme". Même le Lider Maximo fait partie du chorus. Il faut dire que plus la fin approche plus il découvre Jésus, Fidel. Du coup, les sorties de bon sens s'accélèrent. N'a-t-on pas recueilli récemment son mea culpa sur la persécution des homosexuels... Aujourd'hui, il dénonce un "holocauste racial" qui se serait abattu sur les Roms.

Ayant fini de rédiger un mémoire sur l'Organisation de la Conférence islamique et les droits de l'Homme, ça me fait évidemment quelque chose de voir confirmer ce que je déclarais dans mon introduction : "Il n’y a ni Occident ni Orient en matière d’atteintes aux droits fondamentaux de l’Homme. Nul espace géographique ne saurait être accablé plus que les autres ; il existe certes, des différences quant à l’inclination ou à la bonne foi mais nul lieu ne saurait être érigé en modèle dans ce domaine. Les rapports des organisations telles qu’Amnesty International ou Human Rights Watch le montrent très clairement". Un talent fou, il faut, n'est-ce pas, pour rendre ce mémoire au moment où le pays des droits de l'Homme est condamné par une foultitude d'organes ?

De son côté, la Belgique, qui essaie de coller les morceaux, se démène comme un diable dans un bénitier, si l'on peut se permettre; un problème qui n'en est presque plus un : la pédophilie en plein coeur de l'Europe, tue par une Église "humaniste, fraternelle, qui prône l'Amour et blabla". Le pape d'une Église qui a pour "mère de Dieu" une vierge et pour "Fils de Dieu" un célibataire, n'en finit pas de se dire "choqué" par la concupiscence de ses troupes. Le stupre dégouline de partout...


Les musulmans continuent à déranger aussi. Aux Etats-Unis, on veut brûler leur livre sacré; en Allemagne, un Sarrazin (comme une blague !) s'en prend aux musulmans et au "gène juif"; en Autriche, un autre propose un référendum sur les minarets, etc. Si si, c'est de l'Occident dont nous parlons, pas d'un Orient déjà brumeux, évidemment. Là-bas, c'est la routine. N'a-t-on pas assisté au mitraillage d'un bateau de pêche italien par des reîtres libyens; ils les auraient pris pour des migrants. Voilà bien une excuse encore plus écoeurante : mitrailler des migrants ! Il faut vraiment avoir une cervelle "inachevée" pour avancer une telle excuse ! "P'tain, on a pas de bol, Arkoun vient de mourir en plus, on est orphelin dans ces contrées"...

C'est un pays étrange, la France. Ses dirigeants sont tellement obsédés par l'opinion publique, craignent tellement ce peuple régicide qu'ils radotent à qui mieux mieux. Quand Eric Raoult avait avoué que pour lui, Israël, c'était plus important que les retraites, personne ne se fâcha. Un ancien ministre de cette République d'ordinaire si jalouse, déclara sa flamme pour un pays étranger, "voyou" par-dessus le marché. Le rapport Goldstone disait la même chose mais en termes plus feutrés... Mais il s'agissait d'obtenir les voix des juifs. Aujourd'hui, c'est le Président Sarkozy qui reconnaît qu'il s'aligne sur les sentiments du peuple et qu'il n'est pas là pour les corriger. Il dit, en somme, qu'il n'a nullement envie de devenir un homme d'Etat. Il s'agit d'obtenir les voix des racistes. C'est drôle mais son Premier ministre a aussi reconnu que la stature d'homme d'Etat n'était pas ce qu'il désirait le plus; la République se devait de violer la liberté de religion car la société l'exigeait. Il s'agit d'obtenir les voix des intolérants.


Évidemment il ne faut pas confondre le désir de servir son pays et le désir de se maintenir au pouvoir; quand le second devient aiguillon, les politiciens battent la breloque. Ils disent n'importe quoi, pour rester trivial. En matière de droits de l'Homme, quand des "faits de société" contestables trouvent écho dans la législation, eh bien, il nous reste plus qu'une chose à faire : avoir peur... Occident ou Orient, il est sain d'avoir peur.