mardi 6 mai 2008

Le droit à l'alimentation, la relève.

Le rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation a changé: un juriste succède à un sociologue. A entendre mon prof de droit qui côtoie les deux, ils sont brillants. On regrette le tonitruant Jean Ziegler, on adore déjà le "prof" Olivier de Schutter. Celui-ci envisage de demander une session extraordinaire au Conseil des droits de l'Homme pour se pencher, spécialement, sur un droit économique et social. Bonne idée.
On parle actuellement d'une crise alimentaire, de l'augmentation du prix des matières premières, de l'apparition indue des biocarburants ("crime contre l'humanité" selon Ziegler), de la famine, du désordre planétaire, des appels lancés par le secrétaire Moon, etc. Bref, on a faim ou on aura faim. L'appel de Schutter tombe donc bien à propos. Jean Ziegler avait fait ses comptes: on est capable de nourrir, actuellement, 12 milliards de personnes. Or, le tiers de nos semblables sont invités à dormir; qui dort dîne. Ziegler a lâché en bonne logique: "ce sont des assassinats". Nous sommes des assassins.
Chirac disait que le premier des droits de l'Homme, "c'est de manger, d'être soigné, de recevoir une éducation et d'avoir un habitat". Cette déclaration avait été très critiquée en son temps; elle contrevient à la théorie qui veut que les droits de l'Homme soient indivisibles et interdépendants; elle visait aussi à promouvoir l'excellence du Sieur Ben Ali en ce domaine. Trêve d'idéologie. Il a un peu raison. Un "new deal" s'ompose, nous dit Robert Zoellick. Olivier de Schutter semble être une bonne épaule. Ce n'est pas moi qui le dis, oh que non, mais les observateurs. On ne va pas tout de même parler latin devant les clercs. Point de pas de clerc.