lundi 30 juin 2008

Chacun sa croix

Alors que le monde universitaire n'en finit pas de commenter les résultats du concours d'agrégation qui sert à recruter les "Professeurs de droit" (chaleureuses félicitations à M. Latty qui était mon "prof", comprenez maître de conférences, de droit international à Nanterre), je m'affaire à calmer mon stress, en hausse libre depuis que je connais la date de soutenance de mon mémoire.

J'avoue que je ne suis absolument pas fier de mon travail, quelle bêtise peut-on légitimement se demander mais c'est comme ça. J'aurais dû affûter. Je ne suis pas de ceux qui se réfugient dans la fameuse détresse, "j'ai rien révisé" avant l'examen ou "mince, j'ai foiré" après l'examen; ceux-là ont toujours les meilleures notes, ce qui n'est pas mon cas. CQFD.

Arrivé en 5è année de droit mais toujours perplexe; j'aurais voulu être chef d'orchestre, psychiatre, sexologue, thanatologue ou théologien. Mon père, un "autodidacte" néanmoins ampoulé jusqu'aux mains, rêvait d'avoir un fils avocat. Mes oncles, presque tous "intellectuels" ou "pontes" en étaient ravis. Moi, non. Mais encore une fois, c'est comme ça. J'ai dû quitter l'histoire; contraint mais pas forcé. L'appât du gain, voilà bien un domaine où les parents excellent. Les proches veulent toujours connaître quelqu'un d'utile; "tiens, je ne comprends rien à mon contrat de téléphone mobile, j'ai envie de résilier, comment je fais ?". Aucune idée, je suis publiciste. Sans blague.

Les études finissent, l'avenir commence à s'intéresser à vous et vous à lui; il faut vivre, payer les impôts, voyager, savoir vieillir, etc. J'avoue, et j'espère que mon prof de droit n'en saura rien, que la thèse me rebute passablement. En plus, sans "allocation de recherche", c'est coton.

Louis Ferdinand susurre: "on ne peut pas exister sans plaisir même une seconde et c'est bien difficile d'avoir vraiment du chagrin. C'est comme ça l'existence". La brume a le mérite d'être neutre : l'incertitude, sentiment inédit, s'installe. Je suis "dépucelé".