L'on vient d'apprendre que le ministère turc de l'éducation nationale a modifié son règlement sur les collèges et lycées; en réformant notamment une disposition sur la vie sentimentale des élèves. "Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?" L'ancienne version leur interdisait, en effet, de se fiancer et de se marier. Des fautes disciplinaires. Le gouvernement a décidé d'interdire seulement le mariage (l'âge nubile étant, en Turquie, fixé à 17 ans avec possibilité de se marier dès 16 ans en cas de circonstances exceptionnelles). Voilà donc une bonne nouvelle : collégiens et lycéens ont le droit de se fiancer. Cela dit, je n'arrive pas à comprendre en quoi c'est un changement puisque les fiançailles ne relèvent pas de l'univers juridique et prendre une mesure d'exclusion à l'encontre d'un lycéen fiancé aurait déjà dû être considéré comme une atteinte à sa vie privée...
Mais bon, voilà donc que nos blancs-becs et minettes vont pouvoir ostensiblement se fiancer. Sans encourir l'ire du directeur toujours aussi baroque et excessivement grave. "C'est quoi ça ?", "ma bague de fiançaille, M'sieur", "comment tu oses de te souiller le doigt et la cervelle ! Enlève moi ça !", "bah nan, hein, bana ne ! Vermem, hoşşşşik"... Il fallait bien que ce "geste" du gouvernement déplût à certains; sinon, il n'y a plus de jeu. Ruhat Mengi, une "journaliste" qui passe son temps à remplir ses chroniques et meubler ses émissions, sur la laïcité (un peu notre Caroline Fourest) a réagi : "on bascule, ils veulent cloîtrer les femmes ! Ils veulent des femmes passives, soumises, pot-au-feu, engrossés et voilées par-dessus le marché !". "Aucune explication en termes conventionnels n'est possible" disent les diplomates dans ces cas-là...
Bien sûr, le Français le plus pur ne comprend pas immédiatement la controverse. Lui, il ne se fiance pas à cet âge. Il a un partenaire et c'est tout. Pas de formalités à cet âge-là. C'est que chez les Turcs, avoir un(e) petit(e)-ami(e) n'est pas un "acte de la vie courante". Il faut avoir un(e) fiancé(e). Un(e) promis(e). C'est une affaire de famille; une problématique qui nécessite résolution, discussion, approbation. Trop important pour que l'amour ne soit laissé qu'aux seuls tourtereaux. Il faut donc un cadre. Et alors, on commence à plancher en famille sur les modalités de la cérémonie, le père commençant par se gratter le front et réfléchissant sur les ressources possibles et la mère, concentrée sur la ventilation des dépenses. Une véritable procédure; du type bureaucratique : la demande en mariage, les achats, les fiançailles, derechef les achats, la nuit du henné, le mariage civil, le mariage religieux, le mariage dans une salle des fêtes, la première nuit, la lune de miel et enfin la tournée des vieux pour le baise-main. Il faut toujours que le sérieux pointe son nez dans une sphère qui ne demande qu'à y échapper; surtout à cet âge.
L'on a le droit d'aimer mais pas de toucher. Et ceux qui veulent se toucher, on les engouffre dans une longue aventure. "Se toucher, dis-tu ?" Oui. A la turque, disons. Bécotages permis et c'est tout. Le mariage est considéré comme l'unique structure qui légitime les relations sexuelles. L'on arrive vierge, c'est comme ça. Il faut savoir attendre; en France, à partir de 15 ans, il faut commencer et avant 20 ans, il faut "l'avoir fait". Un "bon" musulman est toujours frustré, de ce point de vue. Docte leçon. "Tu me coupes le sifflet, je rougis !", "il faut te déniaiser, mon p'tit ! Un coeur lacéré, c'est l'enfer"...
Mais bon, voilà donc que nos blancs-becs et minettes vont pouvoir ostensiblement se fiancer. Sans encourir l'ire du directeur toujours aussi baroque et excessivement grave. "C'est quoi ça ?", "ma bague de fiançaille, M'sieur", "comment tu oses de te souiller le doigt et la cervelle ! Enlève moi ça !", "bah nan, hein, bana ne ! Vermem, hoşşşşik"... Il fallait bien que ce "geste" du gouvernement déplût à certains; sinon, il n'y a plus de jeu. Ruhat Mengi, une "journaliste" qui passe son temps à remplir ses chroniques et meubler ses émissions, sur la laïcité (un peu notre Caroline Fourest) a réagi : "on bascule, ils veulent cloîtrer les femmes ! Ils veulent des femmes passives, soumises, pot-au-feu, engrossés et voilées par-dessus le marché !". "Aucune explication en termes conventionnels n'est possible" disent les diplomates dans ces cas-là...
Bien sûr, le Français le plus pur ne comprend pas immédiatement la controverse. Lui, il ne se fiance pas à cet âge. Il a un partenaire et c'est tout. Pas de formalités à cet âge-là. C'est que chez les Turcs, avoir un(e) petit(e)-ami(e) n'est pas un "acte de la vie courante". Il faut avoir un(e) fiancé(e). Un(e) promis(e). C'est une affaire de famille; une problématique qui nécessite résolution, discussion, approbation. Trop important pour que l'amour ne soit laissé qu'aux seuls tourtereaux. Il faut donc un cadre. Et alors, on commence à plancher en famille sur les modalités de la cérémonie, le père commençant par se gratter le front et réfléchissant sur les ressources possibles et la mère, concentrée sur la ventilation des dépenses. Une véritable procédure; du type bureaucratique : la demande en mariage, les achats, les fiançailles, derechef les achats, la nuit du henné, le mariage civil, le mariage religieux, le mariage dans une salle des fêtes, la première nuit, la lune de miel et enfin la tournée des vieux pour le baise-main. Il faut toujours que le sérieux pointe son nez dans une sphère qui ne demande qu'à y échapper; surtout à cet âge.
L'on a le droit d'aimer mais pas de toucher. Et ceux qui veulent se toucher, on les engouffre dans une longue aventure. "Se toucher, dis-tu ?" Oui. A la turque, disons. Bécotages permis et c'est tout. Le mariage est considéré comme l'unique structure qui légitime les relations sexuelles. L'on arrive vierge, c'est comme ça. Il faut savoir attendre; en France, à partir de 15 ans, il faut commencer et avant 20 ans, il faut "l'avoir fait". Un "bon" musulman est toujours frustré, de ce point de vue. Docte leçon. "Tu me coupes le sifflet, je rougis !", "il faut te déniaiser, mon p'tit ! Un coeur lacéré, c'est l'enfer"...