Lorsque je me plais à raconter à des connaissances ma faiblesse pour les séries argentines, italiennes ou turques, ces zèbres m'affublent, illico presto, du qualificatif qui ne m'a jamais dérangé, "bizarre". Bizarrerie donc qu'un bonhomme de cet acabit s'intéresse à des frivolités de cette espèce. La réponse aux allégations n'étant pas mon sport favori, je les laisse fantasmer.
Comme si regarder une série, qui a pour toile de fond une histoire d'amour, était autre chose que lire différemment. Je n'ai jamais compris les pseudo-esprits de haute volée qui s'enorgueillissent de mépriser les séries ou les téléfilms. Ces mêmes gens raffolent de littérature classique. Ils veulent se montrer "intellectuels"; nous, nous lisons, la télévision corrompt l'intelligence (ce qui est vrai pour beaucoup d'émissions mais pas pour les séries ni les films). Soit. Mais lorsqu'il m'arrive de leur rappeler que ces deux activités ne sont pas exclusives et que l'objet de la lecture et celui de la série sont fondamentalement la même chose, à savoir une histoire, ils persistent. Lire devient une simple fatigue des yeux. Moi, je ne lis pas pour lire ni pour remplir une quelconque liste qui recense fièrement mes lectures. Pauvres hères ! Leur demande-t-on de conter à grands traits l'histoire, ils balbutient. Ils n'ont retenu que le titre et la fin. Et après, ils se targuent d'être grands lecteurs. Et ils ont raison. Mais ils se sont fatigué quelque temps. La gloriole.
Bref, je m'intéresse donc à tout ça. Ce qui me préoccupe, c'est la définition, les modalités, les ressorts de l'Amour. Et je glane à droite à gauche; j'en viens à observer que l'Amour n'est plus de notre ère. C'est devenu un concept, on y range la somme de nos amourettes. L'Amour pur se vit dans les palais, loin des vilénies matérielles. L'Amour pur se vit dans le dénuement; celui de la technologie et de l'idéologie. L'Amour pur est stable. Bref, l'Amour pur (en occident) se vivait jusqu'au 18è siècle. On continue de s'aimer mais différemment. Pourquoi vivre si on n'aime pas ?
La Révolution française a chaviré l'intellect de l'Homme; le coeur en a pâtit. Il a commencé à battre pour plusieurs choses. Le coeur est devenu lunatique, excusez du peu...A mesure que la cervelle de l'humain s'est éclectisée, sa pureté s'est évanouie. Les idéologies ! L'ennemi de tout !