dimanche 10 février 2008

Entre becs et ailes: la naissance des Etats

Le Kosovo n'en peut plus. Il veut voler de ses propres ailes. Les Russes lui rappellent qu'il n' en a pas. Les Européens les cherchent toujours. Les Kosovars persistent: l'idée même d'indépendance nous donnent des ailes. Les Chypriotes et les Géorgiens sont les plus passionnés par ce sujet. Ils aiguisent leurs becs. Ces deux grandes puissances (!) veulent freiner les ardeurs des indépendantistes. Ils rugissent sur la scène internationale. Pas l'indépendance et pas d'indépendances. Ils hurlent, s'époumonent, supplient. Toute la communauté internationale feint de les écouter, il faut dire que la diplomatie impose de rester galant.
Alors que ces paltoquets crachent dans l'eau, d'autres en mettent un rayon et content fleurette. C'est couru. Les petits peuples ont le droit d'exister. La contagion ne manquera pas de venir: les Palestiniens attendent gentiment, les Chypriotes du Nord sont en passe de déchirer le voile, les Ossètes n'en font qu'à leur tête, les Abkhazes ne connaissent déjà plus leurs hôtes géorgiens, les Transnistriens se gouvernent autant que possible, les Kurdes restent fiers comme un pet...
Ainsi est le sort des petits peuples; ils naissent difficilement. On s'obstine à obtenir l'autorisation de tout le monde alors que de la place dans le globe, il y en a. On ne prend à personne en réalité, on rétrocède. On rend.
Les grands Etats sont des voleurs, les petits des pleurnichards, ceux en passe de le devenir des ingrats. Les sécessionnistes n'ont jamais tort en réalité. C'est même du juridique: le DROIT des peuples à disposer d'eux-mêmes. Un joli "droit" écrit d'une main tremblante. Mais écrit. Personne n'ose le lire correctement. Mais décidément, les Kosovars n'envisagent pas de remettre l'application de ce droit aux calendes chypriotes. On l'a dit c'est couru. On attend le boiteux...