Lorsque la communauté internationale remue (à raison) ciel et terre pour sauver les otages des FARC cadenassés à une mort à petit feu et lorsque certains milieux extrémistes turcs tirent fierté du nombre de morts du côté des terroristes kurdes, les militaires israéliens ne s'excusent pas. Ayant eu " l'intelligence" de déclarer tout un peuple, terroriste, les autorités d'Israël invoquent, dans une logique macabre implacable, la lutte contre le terrorisme.
Lorsque le controversé Vergès déclara qu' " un poseur de bombes est un poseur de questions", il n'avait sans doute pas tort, non qu'il faille soutenir les moyens employés mais s'interroger sur les causes. L'injustice est un levier puissant. C'est connu.
Mon propos n'est pas de proposer de séparer le bon grain de l'ivraie en matière de terrorisme mais de secouer une idée fixe à laquelle, en réalité, personne ne croit. La cause du terrorisme mérite réflexion et non condamnation automatique. Lorsque le chef d'état-major de l' armée turque avait reconnu qu'ils avaient sciemment "oublié" qu'il y avait un problème kurde en Turquie, il fournissait, de fait, un argument à cette thèse. On ne naît pas terroriste, on le devient. Et on ne le devient pas par sadisme (sauf pathologie avérée); il y a un motif.
Lorsque le peuple turc se rince l'oeil quand il découvre que son armée sait mener une guerre en plein hiver, lorsque le peuple colombien applaudit son président dans sa lutte contre les "séparatistes" et lorsque le peuple israélien soutient, indéfectiblement, son gouvernement dans une lutte justifiée, les causes de leurs malheurs demeurent. Tout le monde sait que l'éradication du terrorisme passe par autre chose que la mort; par une politique; certes une politique qui dérange et qui va remettre en cause pas mal de situations fossilisées, mais une solution d'envergure, réponse complète, utile et nécessaire aux questions qui se posent. Est-il plus sage de se jeter à l'eau pour éviter d'être mouillé ou d' assécher un problème à sa source ?