Alors que la Chine "bousculait" les quelques affidés du Dalaï-Lama, accusés de soulèvement factieux (donc par destination répréhensibles dans toute démocratie "normalement constituée"), les gouvernants du monde fermèrent les yeux et la bouche. Même si il faut reconnaître le courage de certains: Nancy Pelosi s'est jetée dans les mains collées du Tibétain le plus illustre; Gordon Brown a rappelé qu'il était disposé à papoter avec lui et la Merkel des lupanars de la Coupe du Monde de 2006 promet de suspendre les relations bilatérales dans un domaine obscur. La France ignore, sans doute, ce qui s'y passe; on entendait un responsable défendre la levée de l'embargo sur la vente d'armes... Il faut dire que la France, ces temps-ci, ne supporte plus ceux qui disent vrai; Bockel a été renvoyé à sa passion...les Anciens Combattants.
Comme tout hôte qui se respecte, la Chine veut nettoyer avant d'accueillir; l'occasion se présente bien, on en profite donc pour noyer la dissidence dans l'océan d'indifférence. On va donc faire comme si rien ne s'était passé; on va lancer les javelots, courir, fêter, jouer, etc. sans cas de conscience. Le boycottage est un mot strictement banni, bien sûr; il ne faut pas frustrer les sportifs. L'indignation s'arrête aux portes de Pékin, il ne faut pas charrier.
Le discours officiel est pathétique: on a mis tant de temps à les apprivoiser, à les intégrer dans un système, impossible de rompre l'équilibre pour les beaux yeux de Sa Sainteté. Profil bas s'impose.
Pour avoir saisi quelque peu le sens de la "diplomatie des droits de l'Homme", je ne m'attendais pas à des protestations bruyantes, mais faut-il vraiment participer à des Jeux dont la philosophie originelle consistait aussi à respecter une trêve des luttes. C'est vrai qu'on recommencait ensuite mais c'était une normalité. Aujourd'hui, c'est l'ère des crocodiles et des mouches dans le coche. Realpolitik, d'accord; mais ce dont on parle a tout de même une importance: la vie. Un don, un vol. Une corrélation qui ne devrait plus passer...