vendredi 4 avril 2008

La Géorgie attendra pour affermir son intégrité

Assurément la Géorgie est en colère. Sa candidature à la candidature à l'OTAN a été gentillement refusée. Motif: situation interne difficile. Officieusement, pression de la Russie.

Les Ukrainiens sont assez divisés sur ce sujet; il est donc normal d'attendre un minimum de cohérence et de majorité pour les inviter. Les Géorgiens veulent adhérer à l'OTAN (80 % de oui lors du référendum de janvier); ni par volonté ni par conscience mais pour éviter un éclatement du pays. L'OTAN est la seule structure qui leur permettrait de tenir en laisse les "séparatistes". "Un tel bagage les a privés de billet d'entrée à l'OTAN" assure un analyste. Rappelons également que les Géorgiens, si prompts à rétorquer aux Russes, accueillent une base militaire russe et ce jusqu'en... 2017. Il eut été bizarre de défendre la Géorgie alliée contre la cinquième colonne russe.

Les Russes, fiers qu'ils sont, n'admettent même pas que l'on puisse penser à une possible adhésion de la Russie à l'OTAN. Nous sommes bien comme ça et nous avons les ressources nécessaires pour assurer, seuls, notre défense s'est dépêché de rappeler Poutine. L'OTAN est une "menace directe à sa sécurité". Faut pas rêver.

La Géorgie, pas moins fière, a salué la victoire historique du pays: ils ont reçu l'assurance d'intégrer un jour l'OTAN. Une avancée, c'est une avancée. En réalité, personne n'est contre son adhésion; les Géorgiens ont dû mal comprendre. Ils seront, un jour, membres de l'OTAN. C'est écrit au ciel. La question est de déterminer ce jour: sans doute après le règlement des conflits abkhaze et ossète; mais "Non, non nous disent-ils: c'est l'intégration à l'OTAN qui va nous permettre de règler la situation pas le contraire". Inertie et résistance en perspective.
Une dernière leçon à tirer de ce sommet: les Russes ont obtenu, de facto, un droit de veto sur les adhésions à l'OTAN. Rien d'anormal, car la sécurité en Europe contre la Russie, c'est précisément n'avoir rien compris à la philosophie de l'OTAN. Assurer la paix en provoquant "l'ennemi", c'est tout bonnement trahir la paix.